poutine au paprikás

samedi, juin 02, 2007

Junius



Hou là là, le mois de mai est déjà terminé! Nous avons déjà eu plusieurs visiteurs et plusieurs péripéties, et nous sommes encore une fois en retard dans les nouvelles.

De toutes les choses les plus extrêmes qu'on a vécues depuis notre arrivée ici, le renouvellement de notre visa est sans contredit un des moments phares et pas forts de nos expériences avec la gouvernance hongroise.

Premièrement, il faut se rendre au bureau du ministère de l'Imigration, ce qui n'est déjà pas une mince affaire, car ce bureau est loin du centre-ville et plutôt près de la banlieue. De toute façon, on a vite trouvé en suivant les quelques minorités visibles qui prennent l'autobus avec l’air aussi perdu que nous... c’est pas mêlant, nous nous rendone tous à la même place.

On nous avait confirmé, naïevement, que les avocats de Montréal avaient tout préparé les dossiers et qu'il suffisait de se pointer au bureau pour livrer lesdits papiers. Erreur!

Premier obstacle : une fois rentrés dans la salle d'attente, on se rend compte que toutes les affiches, indications et renseignements sont en hongrois. Par hasard, je tombe sur une affichette qui dit d'attendre et de parler au préposé avant de prendre un numéro. Le préposé, qui parle anglais, regarde donc nos papier et nous dit qu'il nous manque les timbres, car il faut acheter des timbres spéciaux pour payer les 5000 forints requis (30 $). Pas de problème, il nous donne des indications pour nous rendre au bureau qui vend les timbres. On sort de la bâtisse et on se dirige vers le local B porte 60 à gauche, et on demande des timbres. La, le petit monsieur nous dit le plus sérieusement du monde que c’est jeudi, et que le jeudi, eh bien, il n'y pas de timbres. Hum. Donc, où est-ce qu'on peut se procurer le timbre un jeudi? Au bureau de poste, qui est à 30 minutes de marche. Bien entendu, le tout se déroule le plus calmement du monde, bien que je sente Normand bouillonner. On se rend donc à la Posta à pied, et après avoir mimé un timbre de 5000 forints (car la dame qui ne parle que hongrois ne sait pas pas-en-toute de quossé qu'on veut) nous obtenons les 2 timbres en questions. OUF!

On retourne au bureau, il fait encore plus chaud, et on prend un billet pour attendre notre tour, numéro E320. Ce qui est surprenant, c'est de voir la quantité de monde qui attend, comme si tout à coup la Hongrie était le plus meilleur pays du monde et qu'on se bousculait au portillon pour y rentrer... faut croire qu'il y a pire. Donc, la salle est bondée, et surtout bondé d'immigrants accompagnés de leurs avocats; on trouve ça un peu étrange, mais on se dit que c'est parfois le cas aussi au Canada. Donc, quatre (longues) heures d'attente plus tard (pas de farce), on finit par avoir notre tour.

Deuxième surprise : la madame au comtoir no 7 nous acceuille avec un air plutôt bête et nous annonce qu'elle ne parle pas un mot d'anglais. Ah bon, on est au bureau d'immigration, oui pis je parle pas hongrois! Ca commence bien! Elle nous demande immédiatement le petit coupon avec le numéro, une chance que je l'avais pas écrasé et jeté, car elle s'empresse de le brocher à notre demande et de coller les deux
timbres. À ce moment, grand malaise : elle regarde nos papiers et n'en revient pas : tout est en anglais, dit-elle en hongrois. Oui, qu'on lui dit, on est du Canada, donc nos papiers d'assurance-maladie canadienne sont, grand étonnement, en... anglais. Car c’est en anglais que nos papiers avaient été faits l’an dernier.

Mais là, elle fait une crisette, appelle le joli petit monsieur (Csaba…)auquel on avait parlé au début (et qui est le seul qui parle anglais dans la boîte). Celui-ci nous explique le plus normalement du monde que sur les 15 documents nécessaires, notre dossier n’en contient que 6 de corrects. Enfer et damnation! Il va falloir revenir dans moins d'une semaine avec tous les bons papiers.



Parmis les documents demandés, juste pour vous donner un exemple, on exige le cadastre de l'appartement qu'on loue en ce moment. Oui, le cadastre, pour que le gouvernement ait la preuve qu'on habite là où on habite et que ce n'est pas une fantaisie. Grâce a la colabaration de la manager du bureau ici (merci, Anita!), on a pu traduire tous les papiers qui manquaient.

La semaine suivante, on retourne donc aux somptueux bureaux de l’immigration hongroise, avec tout nos beaux papiers. Quelle chance, cette fois-ci, les ventilateurs au plafond tournent. Autre coup de chance, nous attendons moins longtemps cette fois : 2 heures seulement (et nous avons apporté de la lecture, aussi). Au comptoir numéro 5, nous rencontrons une autre très souriante madame qui ne parle pas plus l'anglais que sa collègue et qui est complètement mêlée par tous nos papiers. Car bien que j'aie indiqué sur chaque document de quoi il s'agissait, elle ne semble pas vouloir comprendre davantage que sa collègue. Il faut faire appel une fois de plus au gentil monsieur qui parle anglais et qui la calme. Sauf que, à un moment donné, elle pique une crise parce qu’un des papier est signé par la mauvaise personne. Alors là, on nous menace d'appeler la police. Rien de moins. En fait, c'est que lorsqu'on a loué l'appartement, on a remis un dépôt à l'agent d'immeuble, sauf que c'est pas elle, la proprio! Alors, encore une fois, on fait appel au petit monsieur qui voit bien que ça n’a pas d'allure et qui nous dit de cacher le document compromettant, et que eux, de leur côté, vont faire comme si il ne l'avaient jamais vu... Voyez le genre?

En fait, je crois bien que si on avait eu un petit 10 000 forints de caché quelque part entre deux pages, la madame l'aurait pris volontiers et aurait tout tamponné trois fois, car ici les pots-de-vin sont monnaie courante. C'est pour cette raison que plusieurs font affaire avec des avocats; comme cela, l'avocat parle le hongrois et glisse la petite envelope quand c'est le temps.

Mais attention, l’histoire n'est toujours pas finie, car il faut attendre jusqu'à la veille de notre départ (le 24 juin) avant de retourner voir nos petits amis de l'imigration et savoir si oui ou non nous aurons un visa pour revenir.

Donc, pas besoin de vous dire que, la semaine dernière, nous étions à Paris pour nous reposer de toutes ces mongoleries-là, pour boire du bon vin, manger plein de steak saignant et nous gaver de patisseries cochonnes. Moi, je faisais de la natation pendant que normand achetait non-stop (note du traducteur : mensonge!). D'ailleurs, en prime, je vous donne une petite photo de mon team hongrois.