poutine au paprikás

mardi, mars 13, 2007

Anita, c’est toi là-bas dans le noir?



Semaine magnifique à Budapest : soleil éclatant, 15 degrés. Mettons que Montréal ne nous manque pas trop en ce moment. Ici, on se promène déjà en manches de chemise. En un mot, c’est le printemps! Nous pensons déjà aux plantes que nous allons mettre dans nos pots sur la terrasse, à côté de la roquette et du romarin qui ont traversé l’hiver comme si de rien n’était, tellement il a fait doux. Partout dans la ville, les horticulteurs plantent des tonnes de fleurs en prévision de la fête nationale du 15 mars (ils craignent les émeutes et croient que les fleurs adoucissent les mœurs)…

Donc, journée de congé jeudi, et avec le pont de vendredi, nous avons droit à une fin de semaine de quatre jours. C’est un peu inattendu, le pont (Marc l’a su il y a 10 jours), et nous sommes un peu pris au dépourvu. Nous allons essayer d’en profiter pour visiter la Hongrie, car la capitale est tout ce que nous en avons vu depuis notre arrivée. Maintenant que j’ai bien étudié les options, je connais plein de places où je veux emmener Loulou bientôt : des châteaux, des forts, des jardins, etc. mais je ne veux pas y retourner dans moins d’un mois, et j’aurais aimé prendre au moins deux jours, pas juste faire un aller-retour en une journée. Le problème, c’est que la Hongrie, ce n’est pas grand, et le coin le plus reculé du pays est à environ trois heures de train. Pour le moment, nous croyons partir pour Szeged, la capitale du paprika, au sud du pays. Ça risque de changer, mais ça correspond à peu près à ce que nous cherchions : surtout, voir une autre facette de la Hongrie, mais pas trop touristique; aussi, éviter Budapest le 15, car on nous promet des manifestations et peut-être du grabuge…



Nous sommes heureux d’habiter notre appartement à Budapest; il n’est pas parfait, bien sûr, mais les avantages dépassent largement les inconvénients. Il fait déjà si beau que nous pensons déjà à prendre nos dîners dehors. Une chose étonnante, cependant, c’est le mauvais entretien de l’immeuble, qui laisse vraiment à désirer. Car, vous vous en doutez, les mononcles de luxe que nous sommes n’habitent pas dans un shack, quand même! Plus d’une fois, nous avons pensé vous entretenir de ce sujet, en particulier du commutateur crotté du rez-de-chaussée, qui a finalement été remplacé, pas nettoyé (mission impossible?). Ou de la flaque de vomi qui a passé 36 heures sur le plancher du hall d’entrée, juste devant les boîtes à lettres, persze (pire : quelqu’un l’avait couverte de papier journal et d’une note en hongrois). Ou de la boîte à lettres qui est tombée du mur et a passé quelques jours par terre. En fait, si je ne vous en ai pas parlé avant, c’est pour ne pas effrayer tous les amis que nous essayons d’attirer ici pour les vacances… Un petit conseil : avant d’arriver, entraînez-vous à retenir votre souffle dans un ascenseur, car dans le nôtre, il flotte souvent des effluves de petit canard hongrois…

Cette négligence est d’autant plus étonnante que j’ai moi-même visité des appartements plutôt crades dans des immeubles aux halls d’entrée tout à fait somptueux et immaculés. Alors qu’en entrant chez nous, on se croirait vraiment dans un taudis. En prime, il règne en permanence une odeur de friture qui tombe sur le cœur, gracieuseté du resto de chats morts au rez-de-chaussée… Selon Tristan, qui n’a pas pu s’empêcher de l’essayer, la bouffe du buffet chinois est aussi infecte que son odeur…



Bref, je croyais qu’on avait à peu près tout vu en matière de négligence, mais aujourd’hui, nous tombons encore plus bas : la seule lumière qui restait dans l’ascenseur a rendu l’âme ce matin, et nous devons maintenant faire le trajet dans l’obscurité la plus complète! Aujourd’hui, lorsque Anita est venue pour son cours de français, j’ai cru bon l’avertir à l’intercom qu’elle monterait dans le noir. Et en sortant, je l’ai même accompagnée jusqu’au rez-de-chaussée pour la rassurer. Quand même, c’est plutôt étrange, de prendre l’ascenseur (qui est minuscule) dans le noir… Monsieur Chaput (omniprésent concierge du 355 Berri), je vous lève mon chapeau!

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