poutine au paprikás

vendredi, mars 02, 2007

Franco fourchettes



(En écoutant Le jeu des 7 erreurs, d’Élodie Frégé)

Samedi dernier, les franco fourchettes se sont retrouvées au Csalogány Palace pour une journée emplettes et bouffe. Il y avait Anita, Monsieur Christophe, Frédéric et la danoise Eva, Laurent-de-Paris et Emiel-d’à côté, ainsi que Marc et Normand. L’objectif : mettre en commun les petits secrets, endroits et régals que chacun avait découverts par soi-même depuis son arrivée ici. Nos courses ont gravité autour de Moszkva tér et du Mammut (I et II), car la plupart d’entre nous habitons le quartier et c’est donc celui que nous connaissons le mieux.

Dans l’ordre, nous avons visité :
. la boutique qui offre la meilleure sélection de vins hongrois en ville, à des prix raisonnables, car c’est une sorte de club. En prime, réduction de 20 % sur les vins étranger en février.
. la boulangerie d’en face, la meilleure que nous ayons trouvé jusqu’à maintenant.
. le marché (piac) de la rue Feny : fruits, légumes, bonne fromagerie, bouchers, charcutiers, etc. mais aussi un marché d’épices et de produits exotiques ainsi qu’un marchand de thé cachés dans des coins difficiles à trouver. Pas de touristes ici, c’est la Hongrie des hongrois.
. le petit bar à jus qui abrite une excellente sélection d’herbes fraîches et de fruits et légumes exotiques (endives, fenouil, okra, haricots verts, gingembre, figues : le gros lot!). Eva s’est acheté de la menthe et rêvait déjà de sa prochaine tasse de thé. C’est pas drôle, quand même, quand on a presque les larmes aux yeux en voyant de la menthe fraîche… mais c’est la qu’on en est rendus, comme dirait Michel R.

Nous avons rapporté nos trouvailles à la maison pour notre festin. Pendant que nous déballions le tout et préparions une salade, Frédéric est descendu à la cave nous chercher deux bouteilles. Puis, nous avons eu droit à un sympathique Friday Night Dinner, mais vingt heures plus tard en Hongrie. Vous connaissez la formule : on dépose le tout sur la table et on se sert sans manières. On parle de tout, on goûte à tout. Frédéric et Eva, qui sont plus audacieux que nous, avaient acheté des spécialités hongroises auxquelles nous avons tous goûté avec curiosité, sauf une dont je vous épargne la description. Bonheur de casser la croûte entre amis, autour d’une table bien garnie. C’est la première fois depuis notre arrivée que nous étions autant de convives (six!). Bonheur de recevoir chez nous. Bonheur de connaître des gens intéressants. Bref, un petit moment parfait. Pendant ce temps, j’ai reçu un courriel de mon frère Michel, avec des photos de sa dernière randonnée en ski de fond, pas trop loin de chez lui (Baie-Comeau). Ça faisait vraiment « Mon pays… »! Les Français se sont extasiés devant la cabane au Canada! J’étais heureux de leur montrer « chez nous », sous la neige bleue.

Je crois qu’Anita, notre Hongroise de service, était plutôt surprise de la façon dont le tout s’est déroulé, c’est-à-dire pas du tout à la hongroise (ici, on est très formel avec les étrangers). Elle était surtout touchée de la gentillesse avec laquelle la tablée lui a fait une place.

Ensuite, nous sommes allés à Pest avec Christophe : d’abord chez lui, sous les combles d’un immeuble autrefois superbe, puis à notre bar préféré, où nous avons regardé tomber le jour en sirotant bière et pálinka. Des heures de conversation animée mais pas forcée, sans dictionnaire, avec des gens intéressants et intéressés : je me rends compte à quel point j’étais en manque de contact.