poutine au paprikás

lundi, février 19, 2007

expats et autres bébittes

Samedi soir dernier, pendant que marcpageau s’épivardait dans une piscine viennoise (deux médailles, quand même!), je suis allé célébrer l’anniversaire de monsieur Christophe, un nouvel ami. Soirée à saveur française, car le jubilaire était entouré de ses collègues de l’Institut français. Quel plaisir de passer quelques heures en français! Normalement, dès que je sors de l’appartement, je ne comprends plus rien de ce qui se passe autour de moi : ni l’écrit, ni le parlé. Bon, je saisis des bribes ici et là, mais je surnage à peine dans une mer de hongrois, et ça demande un effort énorme.

Malgré mes bonnes intentions, je vois que nous allons fréquenter surtout des expatriés comme nous. En plus, avec les Français, on a parlé de bouffe la moitié du temps. Eux, ils connaissent ça! D’ailleurs, nous organisons une expédition samedi prochain : chacun va montrer aux autres ses découvertes gastronomiques à Budapest. Par exemple, moi, j’ai trouvé une excellente boucherie qui vend de l’agneau : ça vaut de l’or, une telle information. Donc, nous allons mettre en commun toutes nos trouvailles! En caravane partons à la cabane… ou au Mammut!

À part la bouffe, qui préoccupe tant les Français, on a parlé de politique (Ségo vs Sarko), de TV5 Monde (les films sont poches rare!), de la vie à Budapest et des vendeurs hongrois, dont je me suis amplement plaint auparavant. Croyez-moi, je ne suis pas le seul à les trouver exécrables : chacun y est allé de ses histoires d’horreur au comptoir de tel ou tel magasin. Monsieur Frédéric avait une théorie : il paraît que, durant le régime communiste, comme il y avait disette de tout, les vendeurs étaient rois et maîtres. On manquait tellement de tout ici, dès qu’un peu de marchandise arrivait en boutique, les tout-puissants vendeurs décidaient qui en aurait ou non, car il n’y en avait pas assez pour tout le monde. Comme les médecins aujourd’hui et les curés hier, tout le monde voulait avoir un vendeur dans la famille, ou au moins parmi ses connaissances. Ils n’avaient aucun effort à faire : on venait à eux rempli d’espoir et on les traitait avec beaucoup d’égards (et peut-être un peu de bakchich) pour avoir le privilège d’acheter leur marchandise. Bien sûr, cette époque est révolue. L’économie hongroise, quoique chancelante, s’intègre graduellement à celle du monde, et les Magyar peuvent acheter de plus en plus de choses dans leurs magasins. Malheureusement, l’attitude nonchalante de beaucoup de vendeurs, qui choque tellement les visiteurs, est encore présente à certains endroits. Bon, dans les boutiques qui s’adressent aux touristes, on ne s’en rend pas tellement compte, car les étrangers s’attendent à un minimum de service, mais dans les magasins destinés aux Hongrois, il faut s’armer de patience. Même nos amis hongrois en rient, et c’est peut-être la seule chose à faire, finalement!