poutine au paprikás

mardi, décembre 25, 2007

Boldog Karacsonyt!

Midi, le 24 décembre.

Marc est parti pour Québec ce matin. Il s’est levé à 6 heures, il prendra deux métros, un autobus, un avion, un autre avion, un autocar et une voiture pour arriver à Québec ce soir. À condition que les vols soient à l’heure, qu’il n’y ait pas de brouillard ni d’embrouilles à Paris, ni de tempête de neige au Québec, et que l’autocar parte de PET comme prévu… Le parcours du combattant!

Il devait partir pour une petite semaine, mais au travail, on lui a demandé d’assister à une conférence en Californie, les 8 et 9 janvier. Ce serait ridicule de revenir ici pour moins d’une semaine, alors Marc va rester à Montréal jusqu’au 7, d’où il ira en Californie. Résultat : je dois me débrouiller par moi-même pendant presque trois semaines. J’essaie de ne pas être triste ce matin, mais il me semble que c’est long… Heureusement que je suis débrouillard!

Cet après-midi, le charmant Attila vient me tenir compagnie et manger un petit souper de Nowell thaï que je vais préparer spécialement pour lui. Entre-temps, nos voisins de palier, un couple hétéro sympathique, m’invitent également à passer du temps avec eux, car ils ont appris que je ne pars pas et ils s’inquiètent de me voir tout seul. Vraiment, lorsque j’ai vu leur note sur notre porte hier, ça m’a beaucoup touché. Encore quelques années, et on aurait de vrais amis ici!

J’ai passé la matinée à stocker des vivres, car tout ferme à 13 heures pour ne rouvrir que le 27. Alors comme les Hongrois, j’ai fait des provisions. C’était encore la cohue ce matin, au Mammut : partout, les achats frénétiques de dernière minute. Beurk! Moi, je ne sors plus. Dehors, le brouillard persiste. Ça va faire trois semaines. L’an dernier, on en a fait quatre. Courage!

Vendredi soir prochain, je prends l’avion pour Paris, afin de passer le nouvel an chez Jean-Louis et cie. J’emmène Attila avec moi, car il sera en congé et il n’a jamais vu Paris. Eh non!

Attila a 28 ans, il travaille à temps plein comme pâtissier depuis une dizaine d’années. Il trime dur pour gagner peu, car les salaires ne sont pas élevés en Hongrie. On parle de 700 à 800 $ par mois. Brut. Attila vient d’une petite ville du cœur du pays, où il ira passer le jour de Noël. Attila a deux jours de congé par semaine, mais jamais ensemble et jamais les mêmes : ça dépend du travail. Le petit congé de la semaine prochaine, il l’a négocié fort.

Son appartement tout près d’ici est ainsi fait : le long du corridor menant à la porte, une minuscule cuisine, puis une minuscule salle de bain. Au bout, une grande pièce à tout faire qu’il partage avec un copain; celui-ci couche sur une plate-forme aménagée spécialement pour soutenir son lit. Un peu comme des lits superposés, mais plus grand. Heureusement que le plafond est haut! C’est tout. Quand l’un deux veut amener quelqu’un à coucher, il appelle l’autre pour l’avertir et on s’arrange.

Je ne vous raconte pas tout ça pour vous faire pleurer. En fait, Attila est satisfait de son sort : il a un boulot, il est indépendant, il met un peu d’argent de côté pour des projets comme s’acheter un vrai lit. Il est emballé d’aller à Paris; ses parents, qui ont travaillé toute leur vie, ne sont jamais sortis de Hongrie, pas même pour rendre visite à son frère, qui habite à Munich, tout près. Attila est gêné de leur dire qu’il s’en va à Paris, car il ne veut pas leur faire de peine. Surtout, il n’en revient pas d’être reçu chez des étrangers. Ça ne marche pas comme ça, en Hongrie. Merci à Jean-Louis de nous offrir le gîte!

En passant, le visa anglais était un jeu d’enfant! Tout est en règle, reste plus qu’à s’entendre avec les déménageurs. J’ai l’impression que nous payons notre dernier mois de loyer la semaine prochaine.