poutine au paprikás

dimanche, décembre 09, 2007

dehors, décembre

Samedi soir de décembre. Depuis quelques jours, un brouillard douteux engloutit Budapest et répand une odeur écœurante de plastique brûlé qui prend à la gorge. Dans l’appartement, cependant, il flotte encore un parfum pas très hongrois d’épices exotiques. Lorsqu’il fait moche dehors et qu’on ne trouve plus que des légumes d’hiver au marché, nous redoublons d’efforts pour préparer des repas aux saveurs lointaines. Ce soir : brochettes de poulet au cari avec sauce satay. Comme ça, on se sent un peu moins en Hongrie.

(Pendant que j’écris ceci, j’entends Marc pousser des cris et se taper les cuisses devant le téléviseur; ce soir, il renoue avec son émission favorite, Le plus grand cabaret du monde, un autre petit bijou télévisuel de TV5. Il y a encore des choses chez Marc que je n’arrive pas à expliquer, tel son engouement démesuré pour cette émission que je qualifierais, au mieux, d’ordinaire…)

Parlant de ne pas être en Hongrie, vous consultez peut-être la poutine pour savoir à quoi ressemblera notre après-Hongrie…
Voici donc un petit rapport.

Le nouveau travail de Marc a démarré sur les chapeaux de roues. Il fait de longues journées et voyage beaucoup. Il vient de passer une semaine mouvementée à Las Vegas, avec un retour particulièrement rocambolesque : tempête, vols ratés, nuit blanche dans aéroport désert, valise égarée (y compris ordinateur contenant des semaines de travail)… Avec un décalage de 9 heures, ça rentre dans le corps du quadragénaire avancé; oncle Marc a mis une semaine à s’en remettre. Entre-temps, TV5 (encore!) nous parle de grèves en France (wô, la nouvelle!) et nous apprend que seulement 30 % des Français de plus de 55 ans travaillent toujours : les autres ont pris leur retraite!

Demain matin, dès potron-minet, oncle Marc part pour Londres, afin d’y rencontrer ses futurs collègues (en théorie). Deux jours seulement. Le 24 décembre, il ira retrouver sa famille à Québec pour Noël. Beaucoup d’inquiétude de ce côté, car Lucile est hospitalisée depuis une semaine. C’est dans des situations comme ça que nous nous sentons bien loin de « che-nous »… Lâchez pas, à Québec, Marc s’en vient bientôt… et avec un peu de chance, il va faire autre chose que dormir!

Ah oui! Moi, je reste ici pour Nowell, dont je n’ai jamais été fervent de toute manière. J’ai du travail en masse pour les prochaines semaines, et notre ami Attila a généreusement offert de me tenir compagnie, car il doit demeurer à Budapest pendant les fêtes (il est pâtissier et travaille les 24 et 26). Donc, c’est tout vu. Il faut préciser que Noël est moins débile ici qu’au Québec; les enfants ont déjà reçu la traditionnelle visite de Saint Nicolas et Krampusz (voir entrée de l’an dernier), que j’ai même croisés au Mammut II la semaine dernière! Bon, il y a aussi le Père Noël, mais la greffe prend plus ou moins bien. Ensuite, c’est Szilveszter (la Saint-Sylvestre ou, chez nous, le réveillon du jour de l’An).

Le début de 2008 demeure assez nébuleux.
Plan A : nous obtenons les visas britanniques sous peu, puis entamons le processus de déménagement dès janvier. Un déménageur vient tout empaqueter et charger dans un conteneur, nous prenons l’avions pour Londres et habitons à l’hôtel le temps de nous trouver un logement (5-6 semaines).
Plan B : nous n’obtenons pas les papiers, le déménageur vient quand même, mais nos meubles prennent la direction de Montréal. Nous aussi.
Plan C : y en a pas.

Entre-temps, Marc déborde d’enthousiasme (ça faisait longtemps), donne son 110 % et prévoit déjà d’autres voyages d’affaires au printemps (dont un à Euro Disney). Nous allons essayer de jumeler un de ces voyages à de petites vacances, en mars ou en avril (mais pas à Euro Disney!). D’ici là, nous devrions être installés convenablement en douce Albion.