poutine au paprikás

jeudi, octobre 05, 2006

Ah là là!



Bon, jusqu’à maintenant, Normand a tenu la barre du blogue et, bien que ça nous ressemble à tous les deux, plusieurs lecteurs se demandent ce qui se passe avec mon travail, raison originale de notre déménagement.

Ce n’est pas facile de tout dire dans un blogue, surtout quand le public auquel il s’adresse est assez large : amis personnels, amis du bureau, connaissances et famille. Donc j’hésite : je censure, je ne censure pas? En fait, ceux d’entre vous qui me connaissent bien vont vite comprendre.

Vous le savez, pour nous rendre ici, il a fallu affronter une orgie de paperasse et de bureaux de toutes sortes. Pour une grande part, Autodesk (mon employeur) met à mon service une agence de relocalisation ici, à Budapest. Cependant, j’ai aussi la responsabilité d’aviser mes contacts et soumettre mes demandes à mon employeur de Montréal de même qu’au siège social de Californie. Pas besoin de vous dire qu’avec six heures de décalage horaire avec Montréal et neuf heures avec la Californie, tout ne s’est pas déroulé facilement. Il fallait de la patience et, heureusement, tout s’est passé comme prévu, parfois de façon chaotique, mais au bout du compte, tous les morceaux sont là.

À cela il faut ajouter la bureaucratie. Car c’est bien beau, les déménagements, mais Autodesk ne me prend pas par la main pour ouvrir un compte bancaire ou faire installer Internet a la maison. Même pour les documents comme le visa de travail ou l’assurance-maladie, j’ai eu à faire plusieurs démarches personnellement. Tout ça pour dire que ça fait deux ou trois mois que je nage, et je suis un nageur, dans une mer de papier, et que je suis ben tanné.

Le boute a été atteint la semaine dernière, lorsque j’ai eu à me présenter à un bureau de taxe hongrois. Pensez aux vieux films des années 60 où l’on vous montrait des bureaux soviétiques (je pense a James Bond) : ça avait l’air de ça. Je dois obtenir un numéro de taxe pour payer l’impôt local… faut le faire, le pays est en faillite et ils n’ont rien trouvé de plus simple. Ça vous donne un aperçu de la bureaucratie hongroise.

Donc, rendez-vous au bureau de taxe hongroise, accompagné d’un gentil comptable fourni par Autodesk. Le bureau est ouvert de 12 h à 16 h le mercredi seulement, et avec d’autres variations durant la semaine. Il fallait que j’apporte passeport, preuve d’emploi, preuve de résidence, facture de téléphone et, bien entendu, le nom de fille de ma mère. Car ici faut que je dise à tout bout de champ que ma mère s’appelait Lucile Brochu. Maman, toi qui lis ce blogue, sache que ton nom est partout, partout dans toute la bureaucratie hongroise. C’est bon, hein? Oui, oui : à la banque, à la compagnie de téléphone pour le portable, sur le bail de l’appartement, pour les taxes de transport de nos meubles… bref, partout le nom de ma mère y est. Après ils se demandent pourquoi leur pays est en faillite. Hi hi hi!