poutine au paprikás

jeudi, septembre 07, 2006

Beszelünk magyarul (nous parlons le hongrois)



Nous avons repris les cours de hongrois, és nem kisci sör (et ce n’est pas de la petite bière), croyez-moi!

En effet, nous nous attaquons à l’une des langues les plus difficiles à apprendre. Le hongrois est un parent très éloigné du finnois et de l’estonien, de la famille finno-ougrienne. Ses parents les plus proches seraient les langues de certaines peuplades de Sibérie. Vous voyez le genre? Et bien que certains mots empruntés aux cultures voisines puissent être reconnus, leur déclinaison demeure bien hongroise.

Car nous avons affaire à une langue qui décline ses mots selon leur fonction grammaticale. Ainsi, Kanada donne Kanadai, Kanadaiok, etc. selon que l’on parle des Canadiens au nominatif, au pluriel, à l’accusatif, etc… Donc, un mot change de forme (de suffixe) selon sa fonction. Mais attention, l’équation n’est pas parfaite, car certains verbes transitifs directs en français deviennent transitifs indirects en hongrois, ou pire. Par exemple, le titre de cet article se traduit en fait par « nous parlons en hongrois », car le verbe parler (beszél) est intransitif. C’est un peu technique, mais pour les non-initiés, ça veut dire que c’est un vrai casse-tête.



Mais ce n’est pas tout : il y a l’alphabet, aussi. Au total, 44 lettres, car o et ö sont deux lettres différentes. Les accents sur les voyelles dénotent un accent tonique. Changez l’accent tonique, vous venez de changer de mot.

Autre difficulté, il faut déprogrammer certaines prononciations françaises, car
Sz = s ; zs = j ; c = ts ; cs = tch ; s = ch… sans oublier le célèbre ‘gy’ (comme dans magyar), qui est une sorte de semi-d mouillé qui vient du fond de la gorge. Ainsi, magyar = modior et egy = èdi.

En résumé, le hongrois ne ressemble à rien. Voici les jours de la semaine, en commençant par lundi : hétfö, kedd, szerda, csütörtök, péntek, szombat, vasarnap (remarquez que szombat ressemble à sabbat, quand même).

Les mots hongrois sont parfois magnifiques, avec leurs accents et leur longueur (car on agglutine les mots, comme dans gaztuzhely, collage de gaz + feu + place = cuisinière au gaz). J’aime aussi csütörtök (jeudi), külföldiek (étrangers), Magyarországon (en Hongrie), vacsorazni (souper), állampolgárság (nationalité), körülbelül (à peu près) et d’autres encore.

Heureusement, nous sommes entre bonnes mains. Il faut dire que la trentaine d’heures que nous avons faites à Montréal avec Katalin ont beaucoup aidé. Mais ici, en situation d’immersion, l’assimilation est d’autant plus facile. Et du côté de la compréhension, Marc, qui côtoie des Hongroie à cœur de jour, a déjà une longueur d’avance sur Normand. Notre professeur s’appelle Anita; elle est très sympathique. Nous la rencontrons à raison de deux séances de 90 minutes par semaine. Nous espérons que, d’ici quelques mois, nous pourrons comprendre la plupart des émissions de télé hongroise et avoir des conversations simples avec les gens…

Pour en savoir davantage, veuilles lire l’article sur le hongrois dans Wikipédia.