poutine au paprikás

samedi, septembre 02, 2006

Ami Raoul



Notre hôtel est situé dans le XIIIe arrondissement de la ville, dans un quartier nommé Ujlipotvaros (Nouveau Léopoldville). Ce coin s’est développé dans les années 20 et 30, comme en témoigne son architecture de style Bauhaus. À quelques rues d’ici, une synagogue nous rappelle la présence de nombreux juifs à proximité et dans la ville en général. En fait, il paraît qu’au début des années 40, près du quart de la population de Budapest était juive. D’ailleurs, la plus grande synagogue d’Europe se trouve dans le quartier qui est devenu le ghetto juif pendant la Deuxième Guerre mondiale. Pas étonnant, donc, que tout près de nous il y ait une rue Raoul Wallenberg ainsi qu’un monument en son honneur.

Ce nom ne vous dit rien? Un indice : avez-vous vu le film Schindler’s List, de Steven Spielberg?

Voici ce que dit notre fidèle Lonely Planet au sujet de Raoul Wallenberg (traduction libre) :

De tous les « gentils » qui sont honorés par les juifs autour du monde, le plus révéré est certainement Raoul Wallenberg, le diplomate et homme d’affaires suédois qui a sauvé de la mort près de 35 000 juifs hongrois durant la Deuxième Guerre mondiale.

En 1936, Wallenberg, issu d’une famille de banquiers et de diplomates, entre au service d’une entreprise dirigée par un juif hongrois. En juillet 1944, le ministère des Affaires étrangères de Suède, à la demande d’organismes juifs et de réfugiés en Amérique, envoie Wallenberg, 32 ans, en mission de sauvetage à Budapest, à titre d’attaché de l’ambassade. À ce moment-là, près d’un demi-million de juifs hongrois ont déjà été déportés dans des camps de concentration nazis.

Wallenberg commence immédiatement à émettre des sauf-conduits suédois (appelés passeports Wallenberg) et à ouvrir des refuges arborant le drapeau de la Suède et d’autres pays neutres où les juifs peuvent trouver asile. Il suit même suivi des convois de la mort et des trains de déportation allemands, distribuant vêtements et aliments, et tirant même plus de 500 passagers des wagons en cours de route.

Lorsque l’armée russe entre à Budapest en janvier 1945, Wallenberg se rend à Debrecen (en Hongrie) pour se rapporter au gouvernement provisoire, mais il est arrêté pour espionnage et envoyé à Moscou. Au début des années 50, répondant à des rumeurs voulant que Wallenberg ait été aperçu dans un camp de travail, l’Union soviétique annonce qu’en fait, il est mort d’une crise cardiaque en 1947. Dans les années suivantes, plusieurs rapports signalent que Wallenberg est encore vivant, mais rien n’est jamais confirmé. Certains croient qu’il a été exécuté par les Soviétiques, qui le soupçonnaient d’être un espion à la solde des États-Unis.