poutine au paprikás

dimanche, septembre 14, 2008

Poutine à l'autruche

Toujours en quête de nouveaux territoires, votre poutine préférée vous parvient aujourd’hui de la ville du Cap, en Afrique du Sud. Après trois semaines de travail, mon nouvel employeur a décidé de m’envoyer ici avec un billet flexible (c.-à-d., je rentre à Londres quand ça leur tente). Onze heures de vol à partir de Londres. Encore un peu, et on est en Antarctique.

À quoi ça ressemble, Le Cap? Aucune idée. Depuis mon arrivée, je vois l’hôtel et le bureau. En plus, le temps exécrable décourage toute exploration spontanée. Hier (samedi) cependant, journée magnifique; nous en avons profité pour aller dîner à la plage, mais un petit verre de vin m’as mis k.-o. et j’ai dû rentrer à l’hôtel pour dormir un peu. Mononcle a perdu l’habitude des semaines de travail aussi intenses. Aujourd’hui, repluie.

Nous = Normand + Cécile + Lucie. Depuis mon arrivée, mes deux collègues se sont bien occupées de moi. Deux jeunes femmes (très) françaises qui travaillent également au service franco de l’entreprise. Toute la semaine, nous avons pris nos repas et passé notre peu de temps libre ensemble. Hier, toutefois, Cécile est retournée à Londres. Donc il ne reste que Lucie et moi. En théorie, je rentre samedi prochain, mais mon petit doigt me dit que je vais rester plus longtemps et/ou revenir bientôt.

Comme tout ce qui a trait à mon travail est secret, je ne peux pas vous dire ce que je suis venu faire ici. Heureusement que c’est intéressant, car nous ne faisons que travailler. Avant que j’arrive, les filles ont été prises en main par les directeurs et proprios de la compagnie avec laquelle nous faisons affaire ici. Hier encore, nous avons mangé dans un des meilleurs restos de la ville, sans réservation (un samedi soir)… Je me sens très people tout à coup. Mais franchement, je suis plutôt la demi-sœur laideronne qu’ils doivent inviter au bal pour avoir le plaisir de baver respectueusement sur mes exotiques collègues. Encore hier soir, « Lucie, you’re so beautiful! », « Moulin Rouge », « Voulez-vous coucher avec moi » et autres perles du genre… Un véritable feu d'artifice épistémologique! J’ai laissé Lucie aux mains de son fan-club érudit pour me réfugier dans une boîte gaie. C’est partout pareil, finalement, ces affaires-là. Même musique, mêmes modes, mêmes regards. Pas resté longtemps.

Peut-être que les visages seront un peu différents au festival de films gais qui a lieu cette semaine. Mais si je n’y vais pas ce soir, je n’en verrai rien…
Quant à l’Afrique…

Bon, je suis conscient que Le Cap, ce n’est pas vraiment l’Afrique, du moins, pas la partie de la ville que je hante. Assis à ma fenêtre, je vois des tours d’habitation et des banlieues bourgeoises tout ce qu’il y a de moderne. Toutefois, je garde espoir que mes collègues africains voudront bien me montrer un petit coin de leur vie une fois qu’ils auront vu à quel point je suis un gars fantastique. Ça ferait changement de Lifestyles of the Rich and Famous en afrikaans. Pour l’instant, c’est dimanche, je refuse de travailler aujourd’hui, et même si la pluie est revenue, je m’en vais voir quelque chose.