poutine au paprikás

mardi, octobre 24, 2006

Rapport sur les manifs



Plusieurs d’entre vous avez vu aux nouvelles internationales des scènes d’émeutes et de protestations plutôt violentes, avec gaz lacrymogènes, escouades antiémeutes, dizaines de blessés, etc. Nous étions à Vienne pendant la grande majorité de ces événements. Mais même à Budapest, nous évitons les zones chaudes et les manifestations, car nous croyons que cette affaire ne nous concerne pas vraiment. Nous comprenons vos inquiétudes, mais franchement, nous ne nous sommes jamais sentis en danger ou menacés dans la ville. En fait, la grande majorité des Hongrois vaquent à leurs occupations courantes et voient les événements comme nous, par l’intermédiaire des médias.

Nous avons profité de la longue fin de semaine pour aller passer trois journées fantastiques à Vienne. Quand nous sommes rentrés en train hier, certaines stations de métro étaient fermées, mais il y avait un petit attroupement en face de chez nous, devant le mémorial à la rébellion de 1956. Au début de la cérémonie, il y avait une forte présence d’éléments radicaux qui effraient tout le monde, mais dès qu’ils ont quitté les lieux, en fait, de plus en plus de gens ordinaires se sont joints à une vigile. Un orateur et des chanteurs parlaient en hongrois; les mots magyar (hongrois) et szabadsag (liberté/indépendance) revenaient tout le temps. Solennel et tranquille.

Comme vous, nous avons vu des images plus spectaculaires dans les médias. Sans cela, nous n’en aurions rien su. Après souper, cependant, nous avons voulu faire une promenade. D’abord, certaines lignes de tramway étaient fermées ou écourtées; pour nous rendre à destination, il a fallu faire des détours. Dans le tramway, cependant, un jeune nationaliste haranguait les gens, qui étaient bien peu réceptifs. Je crois que cela représente bien l’attitude de la majorité : la plupart des Hongrois auraient aimé marquer l’événement (50e anniversaire de la rébellion de 56 contre les Soviétiques) d’une quelconque manière, mais ils se sont abstenus lorsqu’ils ont vu les groupes radicaux s’en emparer. C’est bien dommage.

Budapest se réveille avec un autre mal de bloc ce matin.