poutine au paprikás

mardi, novembre 07, 2006

Eh bain!



Après l’Islande et le Japon, la Hongrie possède le plus grand nombre de sources thermales du monde. Lorsqu’ils occupaient le territoire, les Romains ont construit des thermes autour des sources qu’ils y ont trouvées; on peut voir les ruines de certains de ces établissements dans le vieux Buda. Les plus anciens bains qui nous restent aujourd’hui ont été construits par les Turcs pendant leur occupation, au XVIe siècle, pour des raisons d’hygiène. Presque 500 ans, quand même… Aujourd’hui, une dizaine de bains thermaux sont en exploitation à Budapest : tous du côté de Buda, sauf le célèbre Szechenyi. Il y en a pour tous les goûts : des luxueux, des splendides, des délabrés et des très vieux. En général, luxueux et splendide = cher = pour les touristes.

Pour vraiment expérimenter Budapest, une visite aux bains est incontournable, car ceux-ci font partie intégrante de la culture hongroise. Trois bains séparent encore les hommes et les femmes, soit en les accueillant à des jours différents, soit dans des locaux séparés. Jusqu’à maintenant, je suis allé dans trois bains, les plus connus. Et la semaine dernière, j’ai finalement convaincu marc pageau d’aller faire un tour lui aussi.

Nous sommes allés au Gellert, un endroit qui attire presque exclusivement des touristes en raison de ses prix élevés. Il faut dire aussi que les endroit fréquentés par les Hongrois ne sont pas toujours très accueillants, surtout si on ne connaît pas le mode d’emploi. En fait, je pense que c’est fait exprès pour les Hongrois qui veulent rester entre eux. Comme les autres, le Kiraly, tout près de chez nous, a longtemps appartenu au gouvernement. Au mur : affiches en hongrois, en allemand et en russe (selon l’occupation du moment), mais pas en anglais. Et ne comptez pas sur le personnel pour vous aider en anglais. Comme dans la plupart des établissements du secteur des « services » (p. ex., le #%&! de disquaire en face, où je vais bientôt poser une bombe), les préposés ne parlent pas un traître mot d’anglais et ont tendance à disparaître si on le leur demande. S’ils sont bien disposés ce jour-là, ils pointeront peut-être le doigt dans la bonne direction. C’est votre jour de chance!

Bref, les bains pour touristes sont moins fréquentés par les Hongrois, mais au moins, on peut compter sur un peu d’aide de la part du personnel. Donc, nous sommes allés au Gellert, qui comporte également un magnifique hôtel de style jugendstil. Le Gellert a des pièces communes pour les hommes et les femmes (piscines intérieures et extérieures), mais aussi des bassins séparés. Pour accéder aux piscines communes, il faut porter un maillot de bain, bien sûr, mais si on demeure dans les bassins pour hommes, on peut porter un drôle de petit tablier de toile remis au vestiaire. Finis les jours où on pouvait batifoler à poil; maintenant il faut enfiler le petit tablier. Sauf que la plupart des clients s’en moquent et portent le tablier n’importe comment, dont à l’envers : ça cache le derrière, mais pas le devant… allez comprendre…

Quoi qu’il en soit, ça faisait du bien de tremper dans l’eau chaude par une journée un peu froide. Et non, pas de tablier pour nous, puisque nous avions nos maillots. Nous sommes sortis ratatinés comme des pruneaux, mais satisfaits de notre première visite officielle dans un bain hongrois. Toutefois, pour une expérience vraiment hongroise, nous devrons aller dans un bain fréquenté par des Hongrois. Le Kiraly est tout près, mais les installations ont été longtemps négligées, et malgré l’intérêt historique et architectural, il offre une expérience assez limitée. Le Rudas, par contre, a été refait l’an dernier à grands frais : il paraît qu’il est beau, propre, et qu’il offre une espèce de bain de nuit la fin de semaine. Je pense que ce sera le prochain sur notre liste.