poutine au paprikás

dimanche, décembre 10, 2006

Monsieur l'Ours

Nous avons de la visite cette semaine : monsieur l’Ours a quitté sa tanière de la rue Sanguinet pour venir nous rendre visite. Ça fait du bien de voir un ami et d’avoir un semblant de vie sociale, car Tristan s’est fait plus d’amis en une semaine ici que nous en quatre mois!

Intéressant de partager son point de vue sur la Hongrie. Ce qu’il aime, ce qu’il trouve étrange. Il a même assisté à deux leçons de hongrois la semaine dernière, pour voir si c’est vraiment si grave que ça… Il est censé écrire ses commentaires ici même, plus tard. Nous savions à l’avance que son petit numéro d’ours charmant ne marcherait pas tellement ici, surtout avec les caissières et les vendeurs. Il s’essaie quand même, c’est plus fort que lui, mais il doit admettre que les Hongrois d’un certain âge (disons, plus de 25-30 ans) sont complètement fermés à toute communication avec un étranger. Pas les jeunes : ils sont plus spontanés, plus ouverts. Mais les plus vieux évitent les regards, ne s’engagent d’aucune façon et ne reconnaissent même pas notre présence. Pas facile pour Tristan-le-charmant…

Sa présence aide à égayer une période un peu drabe : il fait gris, quoique pas très froid, Mammut est enseveli de décorations de nowell, toutes les places publiques sont couvertes de cabanes de bois où les gens vendent toutes sortes de gugusses… À certains endroits, c’est drôle, comme au centre-ville, mais à la merveilleuse Moszkva tér, quand on veut juste se rendre au métro, c’est plus enquiquinant que sympathique.

Nous profitons de la présence de Tristou pour faire des découvertes : hier, nous sommes allés en expédition au marché chinois, une espèce souk à ciel semi-ouvert. Un dédale sans fin de conteneurs-cubicules où croulent des montagnes de cochonneries (tiens, on dirait qu’un thème émerge…) faites en Chine, de copies de jeans, de montres, de chaussures de sport, des lumières disco de nowell, et tutti quanti ad nauseam comme dirait l’autre. Après une quinzaine de minutes, on ne voit plus rien tellement tout ça finit par se ressembler. Comme dirait l’ami Guy : trop, c’est comme pas assez.

Pour se rendre à ce royaume de pacotille, il faut traverser le VIIIe arrondissement, le HoMa de Buda. Voyant l’intérêt de notre invité velu pour les quartiers populaires, j’ai offert de l’emmener dans un quartier fait d’énormes blocs appartements soviétiques. Pas tout à fait un centre touristique, mais un des vestiges les plus visibles d’une époque révolue. Le temps s’y prêtait bien : fin d’après-midi gris de décembre, la déprime. Mais même sous le soleil de midi, ces quartiers sont désolants et désolés; toutefois, des milliers de Hongrois y habitent, et c’est important d’aller faire un tour. Après le fourmillement du centre-ville, c’est la banlieue fantôme. Triste à mourir.

En soirée, mini-hazibuli chez de nouveaux amis de Tristan. Concentration d’ours assez intéressante. En fait, nous avons appris qu’il y a une rencontre hebdomadaire d’ours à laquelle nous avons été invités. Enfin, du monde! Dimanche, aujourd’hui : notre invité redemande du bain thermal… ce n’est pas le choix qui manque, et ça réchauffe un après-midi de décembre. Vraiment, un des côtés les plus appréciables de Budapest.