poutine au paprikás

vendredi, novembre 24, 2006

Bank szamlat



Vous qui haïssez les banques, vous tous qui maudissez le cartel des banques canadiennes, oui, oui vous là, je sens que vous piqueriez une crise pas à peu près ici, à Budapest.

On va jouer aux comparaisons. Disons que Normand reçoit un chèque d’un de ses clients canadiens. Rien de plus simple, me direz vous, pour qu’un ami ou un membre de sa famille dépose le chèque en question dans le compte de Normand. Il s’agit d’une opération courante dans nos chères Caisses Pop. Et si le client de Normand est gentil, il dépose lui-même l’argent dans le compte de Normand à n’importe quelle Caisse.

Bref, on s’entend : faire un dépôt dans une banque, il n’y a rien de plus simple.

Eh bien, tenez-vous bien, car les Hongrois on réussi à compliquer même cela. Sur le scan que vous voyez, il s’agit bel et bien d’un bordereau de dépôt. Je pense que la dernière fois que j’ai vu cela, je devais avoir 10 ans. Donc, ici il n’y a pas de dépôt en argent liquide aux guichets automatiques. Premièrement, ils n’en voient pas l’utilité, parce que tout le monde utilise les transferts bancaires. Donc, déjà là, on reste estomaqué, pas de petite enveloppe dans les guichets automatiques, c’est propre mais pas pratique.

Faut donc se rendre à la banque de notre choix, la mienne étant CITI parce que je croyais qu’il s’agissait d’une banque internationale, donc qu’en principe le personnel parlerait un minimum d’anglais. Je ne fus pas même pas surpris de voir qu’à peu près personne n’y parlait anglais, nous sommes en Hongrie quand même. On m’accueille plutôt bizarrement ce matin-là, je ne comprends pas trop (mon hongrois progresse à petits pas) mais tout le monde semble inquiet et pressé. Donc, après quelque minute, la seule personne qui parle anglais vient me confirmer mes craintes, la banque ne fonctionne pas aujourd’hui. En fait, pire que ça, le système informatique de la banque est brisé, donc je ne peux pas faire mon dépôt. Elle m’explique le chemin à suivre pour me rendre a l’autre succursale, située à au moins une demi-heure de là, et en plus elle n’est pas trop sûre du chemin et des autobus à prendre… Je souris et je laisse faire la suggestion; je ne suis quand même pas si fou que ça.

Mais avant de partir, mon regard porte sur les feuillets dans l’entrée, et c’est la que je découvre les fameux bordereaux de dépôt. Je vous le reproduis ici dans sa forme originale. Vous remarquerez entre autres que non seulement on me demande le nom de ma mère (allô les poussinots, les poussinettes), mais aussi la raison de mon dépôt ! Faut le faire, je vous rappelle que la raison des manifestations en Hongrie est que le pays est en faillite.

Bref, un autre exemple de simplicité en Hongrie, preuve à l’appui.