poutine au paprikás

mardi, mars 17, 2009

La misère des riches

Cette entrée vous parvient de Johannesbourg, où mon travail m'a envoyé passer la semaine. Depuis dimanche, je vis dans un palace surdimensionné entouré de baraques similaires. Par-dessus la clôture de béton, on peut admirer un petit lac qui sert de réserve à de nombreuses espèces d'oiseaux. Pour aller faire des courses, il faut monter dans une des voitures parquées dans l'entrée, demander au serviteur d'ouvrir la grille, franchir deux postes de sécurité, puis se rendre au magasin de son choix.

Avec le garde-robe et la salle de bain attenante, ma chambre couvre à peu près la même superficie que notre appartement de Reading. J'écris ceci évaché sur un sofa de cuir à 10 places, installé devant un monstrueux écran plat. Devant moi, des poufs couverts de peaux de pauvres fauves quelconques, avec la crinière bien en vue.

EN route vers le travail, quelque part le long d'une autoroute, notre Mercedes avec chauffeur traverse d'abord des quartiers blancs (= riches), puis des champs de maïs, puis des townships (bidonvilles) épeurants.

Que dire de plus? Je ne sais pas comment ces gens font pour vivre dans leur jolie carte postale barbelée. Impossible de sortir à pied. Tout le monde ici est millionnaire et sympathique sur le chemin qui contourne le lac. Une fois qu'on est admis dans le clan, on fait presque partie de la famille...

Dans un monde parallèle, bonheur de retrouver mes collègues congolais, qui sont venus du Cap pour travailler avec nous. Pas vu où ils habitent, mais j'ai vite compris que c'était plutôt misérable. C'est un honneur de travailler avec eux.

lundi, mars 02, 2009

We are Ladies!





Une de nos émissions de télé préférées en Angleterre s'intitule Little Britain. La série est terminée ici, mais on tourne maintenant une version américaine présentée par HBO. Qu'à cela ne tienne, on regarde les reprises avec un plaisir sans égal. Ceux qui pensent que la télé britannique est pudibonde n'ont qu'à bien se tenir : après 22 h, le petit écran britishe devient beaucoup plus olé olé, ce qui explique que cette émission montre des choses que l'on ne voit pas souvent en Amérique du Nord. Les créateurs de Little Britain (que nous soupçonnons d'être gais) rient de tout le monde, et surtout des gais, ce qui est très rafraîchissant. Deux de leurs personnages sont des travestis qui se promènent dans des endroits typiquement anglais affublés de vêtements victoriens en hurlant ' We are Ladies! ' à qui veut les entendre. Mettons qu'ils ne sont pas très convaincants, surtout que l'un d'eux porte une moustache. Bref, ' We are Ladies ' est devenu notre devise, à telle enseigne que lorsque je me suis inscrit au Barbican pour acheter des billets au spectacle fabuleux de Jane Birkin (habillée en garçon, pour faire exprès), je n'ai pas pu résister quand j'ai vu que je pouvais moi aussi être une Lady. Je me trouvais très drôle, et je crois que j'ai fait rire le préposé aux billets (surtout que je portais la barbe, en plus d'être tellement masculin...), jusqu'à ce que notre ami Jamie, qui nous accompagnait, m'avertisse que j'étais en train de commettre un crime. Je le partage donc avec vous, mais je vous demande de ne pas me stooler aux autorités britanniques, please, car je ne veux pas passer ma prochaine année à la prison de Reading, qui est tout à côté et qui est tristement célèbre depuis qu'elle a abrité Oscar Wilde, emprisonné pour homosexualité.