poutine au paprikás

samedi, septembre 30, 2006

csalogany palace

Samedi. Qu'avons-nous fait toute la journée? Nous avons aménagé notre appartement. Navette entre divers magasins et la maison. Même marc doit avouer que ça commence à avoir de l'allure. Voici donc, sans plus tarder et à la demande générale : Csalogany palace à l'heure du martini (sauf la première photo, prise à l'heure des poules).



















lundi, septembre 25, 2006

Désobéissance



Dimanche après-midi, j’ai profité du fait que Marc nageait avec « l’équipe » (il s’est encore retrouvé tout seul; je me demande combien de temps il va durer) pour faire quelque chose d’interdit (par lui) : aller voir comment ça se passait du côté du parlement. La veille, nous étions passés devant en tramway, mais je voulais prendre des photos pour vous et tâter le pouls par moi-même.



En bref, depuis la diffusion d’une vidéo dans laquelle le président avoue mentir allègrement à toute la Hongrie, des manifestants occupent le parterre du parlement et réclament sa démission. Il y a eu de la violence au début, mais comme vous pouvez le voir dans les photos, ça tourne un peu à la foire maintenant. En tout cas, dimanche après-midi, les familles y vont un peu comme on va à l’Expo Québec, avec les vendeurs de bouffe et de souvenirs, ainsi que les toilettes dégueulasses.



Le soir, ça change un peu de ton. Je le sais parce que les harangues des gens qui prennent le micro à tour de rôle nous traversent le Danube jusqu’ici. Hier encore, ça a hurlé jusqu’à une heure du matin. Il y a des discours, des cris, de la musique, un peu de tout. Nous nous demandons un peu de quoi ils jasent depuis une semaine, mais les manifestants disent qu’ils sont là pour rester. Dans les photos, vous pouvez voir qu’ils se sont installé un campement, une clinique, un resto. J’ai vu des hommes décharger un camion de pommes et les apporter en caisses jusqu’au camping. Système D.



Pour en savoir davantage sur les événements, nous vous recommandons deux sites Web très intéressants (an anglais, voir liens) : pestiside, dont les pages humoristiques sur les horreurs de Budapest (the worst of Budapest) sont vraiment épeurantes, et riotsinhungary, qui fait une rétrospective des événements, avec liens et images.



Sinon, tout va bien. Nous avons exploré la colline du château dimanche soir : déjà, les touristes se font rares, mais l’endroit n’en est que plus magique (un peu comme le Vieux-Montréal en septembre). L’appartement commence à être vivable. Après avoir fait sauter les plombs à quelques reprises et probablement occis notre mélangeur adoré, nous nous refaisons peu à peu une collection d’appareil de cuisine, en version fiches rondes. Heureusement que Saturn est en face!

jeudi, septembre 21, 2006

Émouvant



Nous vivons dans l’appartement de la rue Csalogány depuis samedi dernier. Malheureusement, l’emménagement coïncidait avec le premier tournoi de curling de la saison : pendant que Normand balayait dans une autre sorte de maison, Marc a fait beaucoup de travail pour nous installer. Merci à saint Marc pour faveurs obtenues et très grande indulgence. Heureux hasard, un des deux Ikea de Budapest est sur la ligne de métro qui passe devant notre porte. Devinez qui est allé plusieurs fois déjà?

Depuis quelques jours, donc, la devise de la maison est : (nous sommes installés) plus qu’hier et moins que demain. Demain matin, le fournisseur de services électroniques doit passer pour nous brancher enfin. Il est très attendu, celui-là! En ce moment, je dois aller prendre mes courriels dans un café Internet de Moszkva tér, à quelques pas, et télécharger les documents que je dois traduire à la maison ensuite. Autrement dit, je fais la navette. Comme nous allons prendre un forfait téléphone/câble/Internet, nous n’avons rien de tout ça encore. Pas même un cellulaire. Bref, nous sommes entièrement coupés du monde médiatique. Entre-temps, pour nous consoler, nous traversons la rue et entrons au Mamut pour aller flirter avec les téléviseurs à écran plat qui nous font de l’œil. Mais il y a plus grave.

La surprise fut de taille, mardi matin, quand nous avons appris qu’il y avait eu des émeutes la veille. Car à voir les passants de Moszkva tér, on ne se serait douté de rien. Ce jour-là, nous avons reçu plusieurs courriels inquiets de votre part nous demandant pour une deuxième fois en un mois si nous étions sains et saufs. Dommage que la Hongrie ne fasse les manchettes internationales quand ça va mal (voir entrée précédente sur la Saint-Istvan).

Rassurez-vous, nous ne sommes pas touchés par les événements des derniers jours. Hier, Marc s’est couché tôt pendant que je faisais une balade dans le brouillard, après lui avoir promis que je n’irais pas dans le quartier des émeutes, du côté de Pest. Donc, j’ai descendu Csalogány jusqu’au Danube, c’est-à-dire en face du parlement, dont l’éclairage nocturne était très beau dans la brume. Sur le pont Margit, des groupes de gens revenaient visiblement de manifester à Pest. Dans l’un des groupes, un homme portait un drapeau de la Hongrie hissé au bout d’un bâton et flottant mollement dans le brouillard, sur une arrière-scène de tramways et de fleuve… Devant tant de romantisme, mon petit cœur de midinette ne fit qu’un tour.

Ce qui est moins romantique, c’est les images des émeutes qui sont véhiculées. Aucun des Hongrois auxquels nous avons parlé (et ils ne parlent de rien d’autre) ne dit avoir participé aux manifs, qui seraient l’affaire de groupes radicaux scandant des slogans programmés à l’avance. N’empêche que l’on sent un courant général de sympathie envers les manifestants, car le ras-le-bol s’est transformé en rage quand les fameuses déclarations du président ont été rendues publiques. (Dans une assemblée partisane, il a affirmé que son gouvernement mentait au peuple hongrois depuis un an et demi pour se maintenir au pouvoir.) La réaction ne s’est pas fait attendre et elle est compréhensible.

Il faut dire que la situation n’est pas rose en Hongrie. Les gens ici gagnent des salaires très modestes et doivent compter tous leurs sous. Le 1er septembre dernier, la taxe de vente a augmenté de 5 % d’un coup, et il paraît qu’une autre hausse des impôts est prévue pour janvier. Des amis aux revenus modestes nous ont confié qu’ils ne savaient pas comment ils allaient faire, et nous les croyons. Donc, on demande aux gens de payer plus, mais cela ne servirait qu’à combler le déficit actuel (le plus élevé d’Europe)… Un effort énorme pour des gens qui gagnent déjà peu et qui ne reçoivent rien en retour de cet effort supplémentaire. Alors, quand ils apprennent qu’on les a pris pour des valises, il ne faut pas s’étonner que les plus furieux manifestent et réclament la démission du président fautif. Les Hongrois eux-mêmes, peuple connu pour son fatalisme, semblent étonnés pas l’ampleur de la réaction. Personne ne sait ce qui va se passer dans ce pays qui a renoué avec la démocratie et le capitalisme il y a une quinzaine d’années.

mardi, septembre 19, 2006

manifestement bien

une petit mot pour dire à tout le monde que nous n'avons pas été touchés de près ou de loin par les manifestations qui ont eu lieu hier soir à Budapest.

En fait, puisque nous sommes coupés du monde à la maison, nous n'en avons entendu parler qu'aujourd'hui mardi. Bien sûr, nous allons jeter un oeil, mais c'est dire comment les Hongrois sont des gens plutôt calmes : nous sommes assez près du parlement ici, et en se promenant dans la rue, aujourd'hui, on ne se douterait pas que les plus violentes émeutes depuis 1989 ont eu lieu hier soir pas très loin. Aucune idée si ça va recommencer bientôt. Moi (N.) je me renseigne en lisant des sites Web comme celui de BBC News et je vous invite à faire de même.

sur BBC (en anglais):
http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/5358546.stm

Le petit journal francophone:
http://www.lepetitjournal.com/content/view/8410/956/

jeudi, septembre 14, 2006

Szoleil, szoleil



Cette semaine, le soleil est aveuglant à Budapest. À Montréal, il y a longtemps que nous ne voyons plus de ciel aussi clair : avec la chaleur, le vent du sud apporte aussi de l’air brun qui fait peur. Rien de tel à Budapest : le ciel est limpide, et le soleil fait mal aux yeux. Comme dans un film de science-fiction où la couche d’ozone aurait été mangée par les GES…

Puisque nous n’avions pas d’attentes précises pas rapport à la Hongrie, nous avons du mal à répondre à la question « Qu’est-ce qui vous frappe/impressionne/étonne/etc. le plus jusqu’à maintenant? » À l’ami Dominique, j’ai déjà répondu que j’étais étonné de l’absence de traces du régime soviétique. Ce n’était qu’une des choses qui nous étonnent, car en général, nous nous trouvons dans une société de consommation occidentale qui nous rappelle passablement le Portugal tel que nous l’avons connu il y a quelques années.



Bien sûr, il y a une foule de détails dont nous nous amusons, comme :

. les vieilles autos de marque Trabant et autres horreurs de l’ère communiste;
. l’omniprésence de la crème sûre dans la cuisine hongroise;
. l’Unicum et la pálinka;
. les montagnes de paprikás (poivrons) au supermarché;
. la bureaucratie hongroise (mais c’est pas parce qu’on rit que c’est drôle);
. les jeunes Hongroises habillées en guidounes;
. les jeunes Hongroises habillées en guidounes qui font la queue en gang pendant 15 minutes pour acheter une petite bouteille d’eau au supermarché;
. le Danube brun;
. les jeux télévisés hongrois (Vous avez gagné 20 000 forints! – ouian, 100 $);
. les cercles de break dancing hongrois dans le métro;
. l’omniprésence des szolarium (salon de bronzage). C’est pas mêlant, chaque pâté de maison en compte au moins un. Explication de monsieur Henryk : les Hongrois ont beaucoup de soleil (Budapest serait la capitale européenne la plus ensoleillée), l’équipement est bon marché et c’est important de paraître bronzé. Quant à nous, nous nous demandons si bronzette ne rimerait pas avec branlette dans la capitale magyar. Je crois qu’une enquête plus approfondie s’impose… Alexandre Dumas est-il occupé ces jours-ci? Il y a aussi une quantité étonnante de salon de massage thaïlandais, mais l’auteur de ces lignes est encore échaudé de son expérience à Bangkok. Y a-t-il un volontaire dans la salle?

dimanche, septembre 10, 2006

Egészségedre! (santé!)



C’est samedi : Marc et Normand partent à l’assaut de Budapest. Ce matin, nous sommes allés rencontrer Tobias, le propriétaire de notre futur palace. C’est la troisième fois que je vois l’appartement, et je crois de plus en plus que nous y serons très bien. Tobias était sympathique et prévenant; l’appartement était toujours aussi lumineux et propre… bref, quand est-ce qu’on arrive? Nous avons très hâte d’y emménager vendredi prochain, car ça fait quatre semaines que nous vivons à l’hôtel… et les mononcles ont leur voyage.

(Le problème, c’est que vendredi prochain, j’ai mon premier tournoi de curling de l’année. Eh oui, j’ai trouvé LE club de curling de Hongrie ainsi qu’une équipe qui veut bien de moi, mais ici, la saison ouvre dès la mi-septembre par un tournoi de trois jours qui commence vendredi soir. Donc, je ne pourrai pas être là pour l’installation. Marc est averti, bien sûr, mais comme le curling est sacro-saint, il sait qu’il n’a pas de choix.)

Donc, nous sommes sortis enchantés de l’appartement, qui est situé dans le deuxième arrondissement, du côté de Buda. Ami lecteur et potentiel visiteur, n’oublie pas ceci : pas de plat à Buda. Nous avons quitté Moszkva tér, le grand carrefour voisin, pour monter jusqu’au Château, où Marc avait entendu dire qu’il y avait une espèce de fête du vin. Assoiffés, nous avons fait l’ascension de la colline à la recherche du vin… et nous n’avons pas été déçus.

Le quartier du Château est l’équivalent du Vieux-Québec à Buda, mais en plus vieux et en plus monumental. Le Château est gigantesque : il trône au sommet d’une colline, il est entouré de remparts et d’un quartier historique, mot qui rime malheureusement avec touristique. Le bien nommé Borfesztival (festival du vin) se déploie tout autour du Château : chaque maison, vignoble ou commerçant a un petit stand où on peut goûter ses produits pour… vraiment pas cher (mettons 1,50 $ le verre). Comment ça se dit, « jackpot », en hongrois?



Bref, on se balade avec son chum autour du château surplombant la ville, une centaine de stands nous proposent un verre d’excellent vin pour pas cher, il fait un temps magnifique (le soleil fait mal aux yeux tellement le ciel est clair), et notre seul drame, c’est qu’il faut choisir. Résultat : nous avons goûté un chardonnay hongrois, un tokai (LA contribution hongroise à l’œnophilie), un rouge très agréable, et des mousseux (voir photo). Un effort somme toute modeste, mais puisque nous étions à jeun et au soleil, les effets se sont fait sentir assez rapidement. Obéissant à notre éternelle devise (« saoule mais digne »), nous nous sommes repliés à l’hôtel pour un petit somme bien mérité. Dur, dur…

jeudi, septembre 07, 2006

Nouvelle adresse



À compter du 15 septembre, nous habiterons à l’adresse suivante :

Marc Pageau/Normand Boucher
Budapest 1027
Csalogány utca 55
VI/8
Hongrie

Maintenant, les explications :
Dans 1027, les deux chiffres du milieu indiquent notre arrondissement (2e).
55, rue Csalogány
6e étage, porte numéro 8

Donc, nous sommes la porte numéro 8, au sixième étage du 55, rue Csalogány, dans le deuxième arrondissement de Budapest. Ainsi se lisent les adresses à Budapest!

Beszelünk magyarul (nous parlons le hongrois)



Nous avons repris les cours de hongrois, és nem kisci sör (et ce n’est pas de la petite bière), croyez-moi!

En effet, nous nous attaquons à l’une des langues les plus difficiles à apprendre. Le hongrois est un parent très éloigné du finnois et de l’estonien, de la famille finno-ougrienne. Ses parents les plus proches seraient les langues de certaines peuplades de Sibérie. Vous voyez le genre? Et bien que certains mots empruntés aux cultures voisines puissent être reconnus, leur déclinaison demeure bien hongroise.

Car nous avons affaire à une langue qui décline ses mots selon leur fonction grammaticale. Ainsi, Kanada donne Kanadai, Kanadaiok, etc. selon que l’on parle des Canadiens au nominatif, au pluriel, à l’accusatif, etc… Donc, un mot change de forme (de suffixe) selon sa fonction. Mais attention, l’équation n’est pas parfaite, car certains verbes transitifs directs en français deviennent transitifs indirects en hongrois, ou pire. Par exemple, le titre de cet article se traduit en fait par « nous parlons en hongrois », car le verbe parler (beszél) est intransitif. C’est un peu technique, mais pour les non-initiés, ça veut dire que c’est un vrai casse-tête.



Mais ce n’est pas tout : il y a l’alphabet, aussi. Au total, 44 lettres, car o et ö sont deux lettres différentes. Les accents sur les voyelles dénotent un accent tonique. Changez l’accent tonique, vous venez de changer de mot.

Autre difficulté, il faut déprogrammer certaines prononciations françaises, car
Sz = s ; zs = j ; c = ts ; cs = tch ; s = ch… sans oublier le célèbre ‘gy’ (comme dans magyar), qui est une sorte de semi-d mouillé qui vient du fond de la gorge. Ainsi, magyar = modior et egy = èdi.

En résumé, le hongrois ne ressemble à rien. Voici les jours de la semaine, en commençant par lundi : hétfö, kedd, szerda, csütörtök, péntek, szombat, vasarnap (remarquez que szombat ressemble à sabbat, quand même).

Les mots hongrois sont parfois magnifiques, avec leurs accents et leur longueur (car on agglutine les mots, comme dans gaztuzhely, collage de gaz + feu + place = cuisinière au gaz). J’aime aussi csütörtök (jeudi), külföldiek (étrangers), Magyarországon (en Hongrie), vacsorazni (souper), állampolgárság (nationalité), körülbelül (à peu près) et d’autres encore.

Heureusement, nous sommes entre bonnes mains. Il faut dire que la trentaine d’heures que nous avons faites à Montréal avec Katalin ont beaucoup aidé. Mais ici, en situation d’immersion, l’assimilation est d’autant plus facile. Et du côté de la compréhension, Marc, qui côtoie des Hongroie à cœur de jour, a déjà une longueur d’avance sur Normand. Notre professeur s’appelle Anita; elle est très sympathique. Nous la rencontrons à raison de deux séances de 90 minutes par semaine. Nous espérons que, d’ici quelques mois, nous pourrons comprendre la plupart des émissions de télé hongroise et avoir des conversations simples avec les gens…

Pour en savoir davantage, veuilles lire l’article sur le hongrois dans Wikipédia.

samedi, septembre 02, 2006

Ami Raoul



Notre hôtel est situé dans le XIIIe arrondissement de la ville, dans un quartier nommé Ujlipotvaros (Nouveau Léopoldville). Ce coin s’est développé dans les années 20 et 30, comme en témoigne son architecture de style Bauhaus. À quelques rues d’ici, une synagogue nous rappelle la présence de nombreux juifs à proximité et dans la ville en général. En fait, il paraît qu’au début des années 40, près du quart de la population de Budapest était juive. D’ailleurs, la plus grande synagogue d’Europe se trouve dans le quartier qui est devenu le ghetto juif pendant la Deuxième Guerre mondiale. Pas étonnant, donc, que tout près de nous il y ait une rue Raoul Wallenberg ainsi qu’un monument en son honneur.

Ce nom ne vous dit rien? Un indice : avez-vous vu le film Schindler’s List, de Steven Spielberg?

Voici ce que dit notre fidèle Lonely Planet au sujet de Raoul Wallenberg (traduction libre) :

De tous les « gentils » qui sont honorés par les juifs autour du monde, le plus révéré est certainement Raoul Wallenberg, le diplomate et homme d’affaires suédois qui a sauvé de la mort près de 35 000 juifs hongrois durant la Deuxième Guerre mondiale.

En 1936, Wallenberg, issu d’une famille de banquiers et de diplomates, entre au service d’une entreprise dirigée par un juif hongrois. En juillet 1944, le ministère des Affaires étrangères de Suède, à la demande d’organismes juifs et de réfugiés en Amérique, envoie Wallenberg, 32 ans, en mission de sauvetage à Budapest, à titre d’attaché de l’ambassade. À ce moment-là, près d’un demi-million de juifs hongrois ont déjà été déportés dans des camps de concentration nazis.

Wallenberg commence immédiatement à émettre des sauf-conduits suédois (appelés passeports Wallenberg) et à ouvrir des refuges arborant le drapeau de la Suède et d’autres pays neutres où les juifs peuvent trouver asile. Il suit même suivi des convois de la mort et des trains de déportation allemands, distribuant vêtements et aliments, et tirant même plus de 500 passagers des wagons en cours de route.

Lorsque l’armée russe entre à Budapest en janvier 1945, Wallenberg se rend à Debrecen (en Hongrie) pour se rapporter au gouvernement provisoire, mais il est arrêté pour espionnage et envoyé à Moscou. Au début des années 50, répondant à des rumeurs voulant que Wallenberg ait été aperçu dans un camp de travail, l’Union soviétique annonce qu’en fait, il est mort d’une crise cardiaque en 1947. Dans les années suivantes, plusieurs rapports signalent que Wallenberg est encore vivant, mais rien n’est jamais confirmé. Certains croient qu’il a été exécuté par les Soviétiques, qui le soupçonnaient d’être un espion à la solde des États-Unis.

Home Sweet Home

Nous avons trouvé un appartement à notre goût dans le IIe arrondissement, mais comme il n'y en aura pas de facile, il nous reste plusieurs obstacles à surmonter avant la pendaison de la crémaillère, à savoir :

. La représentante de l'agence de relocalisation doit examiner et approuver le bail, qui est écrit en hongrois et en anglais, mais où le hongrois prédomine. Elle s’est déjà plaint que l’agente d’immeuble n’est pas très coopérative. Un belle séance de crêpage de chignons hongrois, dont nous espérons ne pas faire les frais…
. Il faut régler la question des douanes, car notre joli conteneur orangé est maintenant rendu à la frontière. À ce stade-ci, nous ne savons même pas s'il y a des frais, ni comment fonctionne le processus. Cette semaine, on nous a dit qu’il fallait débourser 30 % de la valeur de nos biens pour les dédouaner! Maintenant, on nous dit que non…
. Il faut rencontrer le proprio, qui tient à nous voir lorsqu’il sera en ville, la semaine prochaine. Lequel de nous deux va porter les bas de nylon?
. Il faut sortir plus de 2000 $ de notre banque canadienne et le remettre au proprio (une sorte de dépôt sur l'appartement, que nous récupérerons à notre départ).
. Il faut régler la question du conteneur. Il paraît qu'on ne peut pas l'amener à notre porte parce que les véhicules lourds sont interdits dans le quartier. La compagnie de déménagement doit donc transborder le tout, puis l'amener par petit camion à notre porte. Et, surprise, il y aura des frais! Mais d’après ce que j’ai lu, ce sont les véhicules de plus de 20 tonnes qui sont interdits, et nous n’avons pas plus de 5000 livres d’articles, alors qu’est-ce qui pèse autant?
. Croyez-le ou non, il faut régler la question de l'étage, car le contrat actuel ne vaut que jusqu'à un deuxième étage… et nous serons au sixième. MAIS LA VILLE ENTIÈRE EST LOGÉE DANS DES IMMEUBLES DE SIX ÉTAGES!
. Il va falloir trouver un moyen de rentrer les canapés et les meubles IKEA non défaits par nos valeureux déménageurs de Montréal… Après le stationnement, l’ascenseur minuscule (ou l’escalier de six étages européens – soit vraiment six), il faut franchir une espèce de passerelle un peu épeurante qui mène à notre porte…
. Il faut enfin que tout le monde respire par le nez et que nous passions deux autres semaines à l'hôtel. (ça commence à faire, le camping...)

Mais le jeu en vaut la chandelle ; l'appartement est beau, propre, clair, bien équipé et possède une vue à couper le souffle. Aussi, marc pourra se rendre au travail en moins de 30 minutes. Seules ombres au tableau : c'est un peu petit et près d'un carrefour bruyant. Mais ne craignez rien : il y aura toujours de la place pour les amis.

vendredi, septembre 01, 2006

Marc à la piscine



Comme on traîne son enfant au premier jour de classe, j’ai amené marcpageau à la piscine pour son premier entraînement avec « l’équipe » gaie locale. Ce jour là, cependant, l’équipe était réduite à sa plus simple expression : le sympathique Gabor, qui devait être bien heureux de nous voir au rendez-vous. Mais ne croyez pas que Gabor et Marc étaient les seuls gais à s’entraîner ce jour-là. Au contraire, plusieurs autres gais nageaient en même temps qu’eux, certains même dans le couloir voisin pour suivre leurs conversations et leur entraînement… MAIS PAS OFFICIELLEMENT.
Résigné, Gabor-le-bien-crèmé fait contre mauvaise fortune bon cœur et joue le rôle de leader pour tous ceux qui se cachent mais qui veulent profiter de la présence du groupe. Je ne connais pas encore les autres qui nagent ouvertement avec lui, mais je sais qu’il a trouvé en Marc un précieux allié.

Ils se rencontrent donc les dimanches et les mercredis à la piscine Komjadi, un énorme complexe de 4 bassins, dont trois extérieurs et, tenez-vous bien : ils nagent à l’extérieur toute l’année! J’ai bien hâte de voir ça en hiver…

Fête des tuiles



Un autre signe que l’été achève : nous avons célébré la Fête des tuiles cette semaine. Pour ceux qui nous connaissent moins, la Fête des tuiles fait référence à la nuit historique d’août 1984 où Marc a finalement mis le grappin sur Normand. Autrement dit, notre anniversaire de non-mariage.

À Montréal, notre rituel de la Fête des tuiles consistait à commander un coffret de luxe chez Sushi traiteur, puis Sushi volant, et de se faire un petit festin d’amour sur la terrasse. Malheureusement, rien qu’à voir les poissonneries de Budapest, le goût du sushi nous passe assez vite. Samedi dernier, donc, armé d’un guide et d’un magazine, Marc l’optimiste a voulu m’emmener manger dans un resto italien… sans réservation… un soir d’été... Nous en avions trois sur notre liste.

Le premier n’avait de place que dans la section fumeur, et ici, on fume sérieusement. Suivant! Le deuxième se trouvait sur la terrasse la plus touristique et la plus achalandée de la ville : nous sommes passés tout droit sans même trouver la porte. Le troisième se trouvait au fin fond d’un hôtel : nous n’avons même pas regardé le menu. Oncle Marc commençait à avoir la face longue…

Finalement, nous avons abouti sur la terrasse de Gerbeaud, le café/resto le plus célèbre de Budapest. Pas de photos pour vous, mais vous pouvez toujours aller voir le site Web de Gerbeaud, dont les images vous donneront une idée de la place.
http://www.gerbeaud.hu/
Une véritable institution, qui fait plus Vienne que Budapest, mais avec une touche française. Quant au repas, c’était bon et raisonnable, en prix de Montréal. (Lire : que des touristes dans la place) Ensuite, nous sommes allés explorer le bar gai le plus recommandé par nos indispendables guides. Je ne vais pas entrer dans les détails ici, mais disons que, à part une pièce principale qui abritait de bar, le reste baignait dans la noirceur… même le dongeon, comme sur la photo :)

Ah oui : c’était la vingt-deuxième Fête des tuiles.