poutine au paprikás

mardi, juin 24, 2008

Tout le long de la rivière...


Pendant que les amis de Gaïa célébraient le solstice d’été à Stonehenge et que les téteux d’aristos paradaient à Ascot, la ville de Reading conviait la plèbe à son Water Festival, un événement annuel d’une telle importance que nous en avons reçu le programme par la poste. Difficile d’y échapper de toute manière, puisque le tout se déroulait littéralement sous nos fenêtres.

Même le resto d’en face avait transformé son stationnement asphalté en somptueuse terrasse, en y disposant de très accueillantes tables et chaises en tétine de syhtènse, pendant qu’un groupe jouait de la musique d’ambiance à l’abri de la pluie. Eh oui! l’eau n’était pas juste dans la rivière, elle tombait du ciel aussi, comme ça arrive assez souvent en Angleterre.

Peu importe, les typiques péniches colorées étaient au rendez-vous, de même que les groupes communautaires les plus obscurs, les vendeurs de cossins qui font peur, les senteux qui n’ont rien de mieux à faire, les bébés qui braillent à tue-tête, les vieilles crisses qui poussent du coude et même le gosseux qui fabrique des rames. Vraiment, le gratin de Reading! Malheureusement, Marc et moi avions prévu d’aller à Londres, comme tous les samedis, pour y passer notre journée en transports en commun.

Au retour, cependant, soirée exceptionnelle : d’abord, ô bonheur, l’émission favorite de Marc était en ondes (Le plus grand cabaret du monde, ai-je besoin de le répéter?), puis un spectacle artistique d’une grande qualité, ici même à Reading : Willie the Stripper se produisait au bar gai d’à côté! Naturellement, nous n’allions pas rater l’occasion de voir un strip-tease masculin à l’anglaise… notre intérêt étant purement anthropologique, bien sûr, motivé par notre désir constant de comparer nos deux cultures…

Conclusion transculturelle : ça vole pas ben ben plus haut que chez nous, finalement. Le gars est monté sur scène une heure et demie après l’heure annoncée; sa musique était infecte; il avait un kit de cowboy cheap (scuse, mais nous autres, on a déjà vu un rodéo gai à Phoenix); mais heureusement, il avait le… fusil tellement long que Marc n’arrive pas à faire le même truc à la maison. Et pourtant…

mercredi, juin 18, 2008

Nos visiteurs vous parlent



Martin avait un rêve : faire la randonnée du GR 20 en Corse. J’avais un rêve : aller à Londres. Mes amis Normand et Marc m’ont généreusement donné l’occasion de le réaliser. Donc, avant et après la semaine de rando dans les montagnes époustouflantes de Corse, nous avons rendu visite aux Britishs. Et la réalité était encore plus intéressante que je l’avais imaginé. Par où commencer? D’abord, nos hôtes habitent une sympathique ville près de la capitale, qui a l’avantage certain d’être extrêmement bien desservie par le train. Tout est simple côté transport. Ainsi, en moins d’une demi-heure, on peut aller découvrir le charme londonien. Le qualificatif qui me vient à l’esprit pour décrire la ville est : sympathique. Bizarre, pour une métropole qui a déjà été la capitale d’un empire où le soleil ne se couchait jamais. Le secret : les rues de Londres. Oubliez les avenues grandioses parisiennes, ici, tout est resté à l’échelle d’une autre époque, une échelle plus humaine. Chaque petit coin a ses beautés et ses charmes, l’étonnement n’est jamais loin. Comme Martin et moi adorons arpenter les villes à pied, j’étais parfois un peu fatiguée. On a trouvé un compromis ingénieux : sauter dans n’importe quel bus à deux étages et s’asseoir aux deux premiers bancs en haut. Peu importe la destination, on est alors aux premières loges pour remplir notre tête d’images. Côté musée, nous avons adoré le Tate Modern et la National Gallery. Pour ma part, j’ai passé un après-midi des plus intéressants au musée Churchill, qui en plus de nous révéler l’homme nous fait revivre les moments terribles des bombardements de la Deuxième Guerre mondiale. Que ce soit dans les lieux touristiques chargés d’histoire ou les Mews, des ruelles des plus sympathiques, Londres a du charme et n’est jamais tape-à-l’œil.



On a également voulu voir la campagne. Solution : louer une voiture et adopter la conduite à droite. Plus facile à dire qu’à faire. Martin le recommande à tous, il a adoré son expérience, même s’il nous a fallu plus d’une heure simplement pour sortir de Reading. Les Anglais conduisent bien, mais leurs routes de campagne ne donnent pas de seconde chance : aucun accotement, à peine l’espace pour glisser deux mini voitures, il faut avoir les nerfs solides, ce que je n’ai pas. Heureusement, le paysage était à couper le souffle, sinon c’est mon angoisse qui m’aurait asphyxiée. D’un détour à l’autre, le vert des prés, le blanc des moutons, la majesté des collines nous ont ravis. On a surtout visité le Devon, où on a particulièrement apprécié le parc national Dartmoor. Les villages sont aussi très beaux. La brique omniprésente et le peu de laideur moderne font changement des villages de chez nous. Il y a même des toits en chaume! On a également suivi un peu la côte, car ne l’oublions pas, l’Angleterre est une île.



Question dollars, c’est évident que c’est cher. Mais grâce à notre « pied-à-terre souper compris » et aux délicieux sandwichs qui se trouvent à tous les coins de rue, on peut quand même visiter ce pays sans faire un trou massif dans notre budget.


Profitez-en!

Érika et Martin

mardi, juin 03, 2008

Prohibition Party

Samedi dernier, le métro de Londres était survolté. Voici pourquoi.
Depuis un mois, Londres a un nouveau maire : Boris Johnson, représentant les conservateurs, a défait le maire sortant, Ken Livingston, alias Ken le rouge, à cause de ses politiques de gauche.
Dès qu’il est arrivé à la mairie, Boris a décrété qu’il serait formellement interdit de boire dans le métro de Londres à compter du 1er juin, car cela engendre des comportements antisociaux.
Il n’en fallait pas plus pour que des protestataires convoquent un grand party dans le métro de Londres, samedi dernier, pour célébrer le dernier jour de la bière dans le métro.
Rendez-vous, donc, sur la Circle Line qui, comme son nom l’indique, fait le tour du centre-ville. Marc, qui passait par là, rapporte que les premiers wagons des rames étaient complètement bondés de gens qui buvaient et hurlaient. Les participants arrivaient aux stations désignées (par Internet) avec alcool, déguisements, musique et, surtout, beaucoup de bonne humeur. Son préféré : un homme habillé en bouteille de bière.
Comme vous pouvez le lire en cliquant sur le titre (il y a des liens vers des photos aussi), ça a viré en foire : la police est intervenue et a fermé six stations de cette ligne…
Cette célébration d’une interdiction est une histoire somme toute bien anglaise.