poutine au paprikás

vendredi, octobre 26, 2007

Qui prend mari...

Semaine grise à Budapest. Grise et rare, car il fait presque toujours soleil ici.
La fin de semaine dernière, nous avons eu la visite de Jen et Claude, les amis avec lesquels nous avons passé une semaine fantastique à Hvar. Ils habitent à Lausanne, en Suisse. Je crois qu’ils ont été agréablement surpris par Budapest. En ce moment, Jen passe deux semaines avec son père à Myrtle Beach : méchant contraste!

Ça faisait du bien à Marc de se changer les idées. Il pense beaucoup à son travail depuis quelque temps. Beaucoup trop. Il ne faudrait pas qu’il m’arrive quelque chose, car il n’est pas très présent mentalement. Il le sait, mais il ne peut pas s’en empêcher. Ça tombe mal : demain, je pars rejoindre Loulou et Claire, le duo de l’enfer, à Barcelone. Pendant que j’écris ceci, elles sont en train de mettre le Portugal à feu et à sang. Nous allons établir notre quartier général à Sitges, dans un petit palace loué pour l’occasion. J’aurais aimé que Marc nous rejoigne pendant le long week-end du 1er novembre, qui commence jeudi, mais il était trop tard quand il s’est réveillé. Dommage.

Le sujet de l’heure est sans contredit le travail de Marc et notre prochain lieu de résidence. Pour le moment, il est acquis que Marc changera de boulot au début de novembre (Bravo, Marc!), mais ce qui est moins certain, c’est où il travaillera après Nowell. Bon, pour les prochaines semaines, il va travailler de la maison et sur la route, mais nous n’avons pas encore déterminé où nous établirons nos pénates. Trois possibilités : Munich, Farnborough (en banlieue de Londres) et Montréal. Rien ne va plus, faites vos jeux!

Nous revenons justement d’une petite visite à Londres, une ville que nous aimons particulièrement. Nous sommes très, très tentés par l’Angleterre : nous y sommes à l’aise, nous y avons de bons amis, les supermarchés vendent des aliments appétissants… Un choix un peu difficile dont nous vous ferons part très bientôt!

jeudi, octobre 11, 2007

Voir Venise et souffrir

Je suis un peu gêné de parler de Venise, parce que j’ai l’impression que tout le monde et sa sœur y est déjà allé avant moi. Eh oui, c’était ma première rencontre avec la Sérénissime! Brève visite : un peu plus de trois jours. Au prix où sont les chambres, on ne s’attarde pas trop à Venise. Les chambres en ville, du moins, car nous ne voulions pas demeurer en banlieue et rater les soirées magiques de Venise, une fois que les meutes de touristes ont regagné les hôtels bon marché sur la terre ferme.

Donc, je vous épargne les descriptions de palais baroques, de places bondées et de canaux romantiques. Pour cela, vous pouvez toujours zieuter nos photos dans l’entrée précédente.

Plusieurs semaines auparavant, nous avions réservé un « very nice apartment » adjacent à la pension d’un couple gai. La pension était complète, mais on nous proposait ce petit bijou avec cuisine et tout ce qu’il faut, pour le prix d’une chambre (130 euros ): une aubaine à Venise en septembre (la haute saison)! Naturellement, nous avions sauté cette occasion en or…

Eh bien, on s’est fait crosser par nos amis gais! Pis ils étaient même pas beaux, à part ça!

Vous avez vu les photos de notre palazzo? L’appartement était tellement rempli de moustiques qu’on ne pouvait pas fermer l’œil de la nuit. D’ailleurs, même si la bombonne de vaporisateur tue-moustique était fournie gratos, on voyait que les occupants précédents avaient opté pour le carnage : dans toutes les pièces, les plafonds et les murs étaient maculés d’écrapou de moustique ensanglanté.

Une fenêtre a coulé un soir de déluge : en sortant de la chambre, le matin, j’ai mis les pieds dans une gigantesque flaque. Il a fallu éponger avec des serviettes qui n’ont jamais été remplacées.
La baignoire était minuscule et n’avait pas de rideau.
La laveuse ne marchait pas.
La télécommande de la télé antique était diabolique. Je n’ai jamais réussi à obtenir le 4, entre autres. Et puis, la télé italienne est atroce de toute manière. Merci, Silvio! C’est juste qu’il n’y a pas grand-chose à faire le soir, à Venise, surtout lorsqu’il tombe des cordes et qu’on a marché toute la journée… Ç’aurait été agréable de se détendre dans un endroit confortable en regardant la télé. Au lieu, on était gelés, piqués, sales et malheureux.

Bref : ville magnifique, hébergement merdique. Seul bon côté : nous étions vraiment bien situés, dans un quartier plus résidentiel un peu à l’écart (Doursoduro). À deux pas d’excellents petits restos pas prétentieux et des lieux fréquentés par les étudiants bizuteurs.

Un petit mot sur la Biennale, la principale raison de notre séjour à Venise.
La tendance se confirme : les arts visuels se dirigent vers le personnel, le spécifique.

Nos expositions préférées :

Pavillon de France : Sophie Calle, qui a demandé à une centaine de femmes de réagir à un courriel de rupture qu’elle venait de recevoir. Re-Sophie Calle au pavillon de l’Italie, où elle relatait les derniers jours de sa mère. Émouvant.

Pavillon du Canada : David Altmejd, qui est rattaché à l’UQAM. Difficile de décrire ses personnages à la fois minéraux et animaux, mais très intéressants. Une des expos les plus appréciées, semble-t-il.

Entre les deux, au pavillon de Grande-Bretagne : Tracey Emin nous en a mis plein la vue avec ses petits dessins tout simples, quelques traits, mais d’une efficacité remarquable. Une orgie de pénis et de vagins dans une œuvre encore très personnelle.

Mention honorable pour le Roumain Dan Perjovschi.

La Biennale est un événement énorme. Un des plus importants rendez-vous artistiques du monde. Elle est présentée sur deux sites principaux, puis dans toutes sortes d’autres petits endroits satellites où se tiennent des événements parallèles. Marc en a avalé plus que moi, car après avoir visité les pavillons nationaux aux Jardins, je n’avais pas le goût de l’Arsenal. Bourgeois, LeWitt, Richter, Spero, Holzer, Buren et compagnie et ad nauseam : ce who’s who de l’art contemporain donne cependant une bonne idée des tendances actuelles.

samedi, octobre 06, 2007

Adriatique part II LES PHOTOS !!!

hvar_venise_2007

Cliquez sur cette photo de pomegrenade et vous verrez toutes les photos de notre merveilleux voyage


Pour la suite de notre voyage, puisque nous étions à pied, nous avons traversé l’Adriatique en bateau. Parce que la haute saison touristique était terminée, plus de bateau en partance de Hvar : il fallait d’abord retourner à Split, puis prendre un traversier de nuit arrivant à Ancona au petit matin.

Le traversier en question, puisqu’il voyage de nuit, contient quelques cabines munies de salles de bains : nous nous sommes payé ce luxe, car nous tenions à la douche. La plupart des passagers, qu’ils soient en voiture ou à pied comme nous, prennent le billet le moins cher : pas de cabine, toilettes communes, pas de place assise réservée. Bref, pas grand-chose. La place assise confortable, ailleurs qu’au bar, est en supplément. Résultat : après 23 h, le passager qui a du mal à dormir constate qu’il y a des corps allongés partout sur le bateau : la cantine, les couloirs, les bancs… De quoi faire apprécier la cabine exiguë qui ne sent pas très bon… Quand on se sent un peu claustrophobe, on peut aller prendre une bouffée d’air et d’étoiles sur le pont désert.

À la gare d’Ancona, pas très frais mais au moins propres, nous avons pris le train pour Bologne, arrêt obligé en direction de Venise. Comme nous n’avions pas de chambre à Venise avant le lendemain, nous avons décidé de passer vingt-quatre heures à Bologne. Un excellent choix. Le petit détour imprévu où les planètes s’alignent et que de bonnes choses vous arrivent! Hôtel chic, bien situé et pas cher (comparé à Venise), ville sympathique, intéressante, facile à découvrir à pied et, surtout, grouillante d’Italiens (encore là, comparativement à Venise, remplie de touristes). Bouffe délicieuse… Une journée idéale.

Le lendemain, train vers Venise. Nous avions réservé plusieurs semaines à l’avance et, déjà, nous avions eu du mal à trouver un logis à prix raisonnable. Septembre, c’est la haute saison à Venise, et il faut se lever de bonne heure en mautadine pour trouver quelque chose à moins de 150 euros la nuit. Et c’est là que notre bonne étoile nous a laissés tomber…

lundi, octobre 01, 2007

Adriatique




Nous venons de passer deux semaines de part et d’autre de la mer adriatique, en Croatie et en Italie. D’abord, une semaine de repos à Hvar, une île magique au large de Split. Facile à voir pourquoi, depuis la fin de la guerre, les touristes se précipitent de plus en plus nombreux à Hvar : pas de complexes hôteliers monstrueux, pas de chaînes de malbouffe insolente : que de la petite échelle et du privé. Pas de voitures en ville. Une expérience très humaine, avec toujours la nature sauvage et un peu aride à quelques minutes de marche. Une mer limpide. Les cigales qui chantent. Des odeurs de pins et de fleurs. Des étoiles plein le ciel. Repos garanti. Soupir…

Nous avons partagé un appartement très convenable avec nos amis Jennifer et Claude, qui sont arrivés de Suisse avant nous. La maison, qui n’avait même pas d’adresse (il suffit d’écrire : M. X, rue Y, Hvar, Hrvatska), était en périphérie de la ville de Hvar, soit quinze de minutes de marche le long de la grève. Dans l’autre direction : la côte toute nue et sauvage, avec des plages de galets, des pins à perte de vue et, à une demi-heure de marche, Robinson…

Ah, Robinson! Un petit coin de paradis niché entre la mer et les collines. Une plage intime (maillots optionnels), quelques tables sous les oliviers, une cantine étonnante et un proprio craquant, M. Domagoj (Domi, pour les habitués)… le gars en t-shirt vert devant le gril. Il est encore plus beau en personne… Vous étonnerai-je en ajoutant que Robinson est vite devenu le spot des mononcles?

Les sceptiques peuvent aller voir les photos à www.robinson-hvar.hr et me dire ensuite que ça n’est pas le boutte.

Mais il n’y avait pas que la plage. Nous avons sillonné avec bonheur la ville de Hvar, dont les rues médiévales s’élèvent à flanc de colline. Trop étroites pour les voitures, mais juste assez pour quelques tables devant les restaurants de spécialités locales : poissons et fruits de mer d’une fraîcheur irréprochable (le festin, après la Hongrie), fromages secs, olives, jambon dalmatien, vin du pays. Comme Hvar est une île, on met l’accent sur les produits locaux; pas de flafla, mais fraîcheur et saveur assurées.

Il y a une partie de Hvar qui courtise plutôt le jet-set des people eurotrash, mais (surprise!) nous n’y sommes pas beaucoup allés. Bien sûr, les prix en ville sont un peu forts, mais nous avions une cuisine tout équipée, dont nous avons profité pour faire quelques soupers économiques. Le proprio de la maison, un ex-colonel de l’armée croate, en habitait un appartement inoccupé (nous étions déjà en fin de saison – la mer était un peu fraîche, mais tolérable, à condition de bouger un peu). En fait, une fois la saison terminée, il passe le reste de l’année dans l’appartement que nous louions. Un jeune retraité très prévenant et sympathique.

Bref, une première semaine sous le signe du repos et du bonheur.