poutine au paprikás

dimanche, janvier 28, 2007

Hiver a Budapest



Lorsque nous nous sommes installés à Budapest, l’été dernier, je m’attendais à ce que la période la plus difficile à traverser soit de janvier à mars, c’est-à-dire maintenant, pour les raisons suivantes :

. temps froid
. manque de lumière
. sentiment d’isolement
. pas de visite
. moins de travail

Mais, depuis notre retour, j’avoue que ça va relativement bien. Il ne fait pas froid (en fait, il fait anormalement chaud), nous voyons du monde et j’ai une bonne quantité de travail. Bon, pour la visite, c’était à prévoir, et nous comprenons que Budapest ne soit pas très attrayante en février, mais les amis comprendront aussi que nous ne pourrons pas héberger tout le monde en juillet. Surtout que, pour le moment, nous savons quand nous retournerons à Montréal cet été (pour renouveler notre visa hongrois), mais nous ne savons pas quelle sera la durée de notre séjour au Canada.

Mieux encore, notre exploration hivernale de Budapest nous en a fait découvrir des aspects plutôt agréables ces dernières semaines. Jusqu’à Noël, lorsque nous nous promenions dans la ville (surtout à Pest), c’était presque toujours dans les grandes rues, pour nous rendre à un endroit précis. Or, depuis notre retour de vacances, nous parcourons à dessein les petites rues que nous avons négligées jusqu’à présent, et nous y trouvons plein de choses intéressantes, notamment : une boutique où des artisans fabriquent de magnifiques tissus originaux, des designers de vêtements funky et une boutique de design (pensez à Zone, à Montréal) qui ne vend que des articles conçus en Hongrie! Bref, exactement ce que nous avions du mal à trouver l’automne dernier. Il s’agissait de quitter les grandes rues et les centres commerciaux, où les loyers sont probablement trop chers pour ces petits commerçants qui arrivent à peine.

Il existe donc des designers et des artisans hongrois modernes qui tentent de vivre de leur métier, mais ça ne semble pas facile. Szilvia, la dame des tissus, dit qu’elle ne survivrait pas sans les clients étrangers, touristes ou expatriés. D’après elle, les Hongrois sont radins, manquent de goût ou ont un préjugé défavorable contre les articles faits en Hongrie (logique : si c’est fabriqué en Hongrie, c’est nécessairement poche, mais si ça vient de Paris/Londres/etc., c’est nécessairement chic). Bien sûr, nous ne pouvons pas acheter une lampe ou une table neuve toutes les semaines, mais désormais, nous allons tenter d’y acheter ce dont nous aurons besoin… dans la mesure du possible.

samedi, janvier 27, 2007

Disco mononcles

Samedi soir chez les mononcles.
Nous avons marché dans Pest tout l’après-midi. Marc a mal au dos et Normand a son voyage magyar.
Pendant que Marc fait le souper, j’ouvre mon site Web préféré de musique disco (www.dancenetradio.com), mais ce soir, le programme que j’ai choisi est poche. Mazette!
Dès que Marc met la viande au four, il vient arrêter le programme à l’ordinateur et il prend la relève aux tables tournantes! Nous sommes donc au beau milieu d’un autre merveilleux set de DiscoMarco. Pendant que joue Cérone, Marc est à genoux devant…. sa collection de vinyle disco et sépare tout ce qui l’intéresse en trois piles. Il a le temps : la plupart des chansons durent 6, 7 voire 10 minutes (le secret, c’est de trouver le boutte pour mixer avant la fin).
Les habitués de la rue Berri savent qu’une fois qu’il est lancé, Marc est plus arrêtable. Nous en avons pour encore au moins une heure, si j’en juge par l’épaisseur de la pile. Mais c’est du vrai nananne de mononcles.
Il faut dire que Marc et Normand se sont rencontrés en 1984 : le disco était déjà en perte de vitesse, mais avait été une vraie rage depuis au moins 10 ans. Qui plus est, avant que je le rencontre, Marc exploitait une petite disco mobile avec son ami Gilles, à Québec. Son seul regret : lorsqu’ils se sont séparés, Marc a dû laisser la moitié de ses trésors. Gilles aussi, d’ailleurs. Une perte dure à avaler. Mais il nous reste encore assez de vinyle pour des heures de plaisir en 2007!
Pour nos (plus) jeunes amis, le disco est une source de blagues, de costumes d’Halloween et de mauvais goût. Mais pour nous, c’était l’époque de notre jeunesse : nous étions gais et fiers de l’être à Montréal, c’était les années 70 (le pire qui pouvait nous arriver, c’était l’herpès), et tout le monde se défonçait à qui mieux mieux.
On sortait au Jardin, au Réflexion, au Baccarat, au mythique Camouflage (le Maquillage de Tremblay) et, plus tard, au tout nouveau Garage.
Le Village n’existait pas encore : la plupart des bars gais gravitaient autour de la rue Stanley. Les commerciaux se tenaient au carré Dominion. Madonna chantait Holiday et Lucky Star…
Puis, nous sommes partis pour Toronto.

mardi, janvier 23, 2007

Désiré Dubounet



Toujours en mode « Charmes de Budapest », samedi soir dernier, nous nous sommes finalement dirigés vers la grande discothèque gaie et lesbienne de la ville. Jusque-là, nous connaissions deux bars un peu identiques où l’on peut aller prendre un verre, regarder un « spectacle » poche à caractère sexuel, et aller faire des affaires louches dans des coins noirs où ça sent le petit canard hongrois à la patte cassée.

Le Bohemian Alibi (voir le lien sur le coté) s’annonce comme un bar de travestis, et comme les annonces sont plutôt quétaines, nous étions prêts pour le pire (une mauvaise influence de Marc). Or, surprise, l’endroit est énorme, dans un sous-sol (encore) qui doit faire le pâté de maison au complet. Il y a plusieurs salles pour toutes sortes de choses : planchers de danse, lounge, spectacles. La clientèle est très mixte (gais/lesbiennes/hétéros) et elle s’amuse, contrairement aux deux autres bars gais où il ne faut pas trop avoir de fun.

L’établissement appartient à Désiré Dubounet, une travestie américaine qui dirige tout d’une main de fer. D’ailleurs, les publicités et les photos à l’intérieur la représentent dans toute sa splendeur de petit baril blond ben grimé en jarretelles. La tenancière chante aussi, et c’est pas du lipsing, non, monsieur-madame! Nous n’avions jamais vu ça : sur un balcon surplombant la petite salle de spectacle, ses musiciens l’accompagnent en direct! Madame a son band! La grande classe! On peut ainsi apprécier à sa juste valeur sa graveleuse voix de basse, qui contraste étrangement avec les voiles diaphanes dont elle couvre si généreusement son voluptueux corps de baquaisse. Nous n’en savons pas plus sur le personnage, sauf qu’elle est américaine, médecin de formation, qu’elle annonce dans les magazines d’avion ses services de naturopathe (si j’ai bien compris), et qu’on entre au Alibi comme dans son salon. Bref, un peu mytho(wo)mane sur les bords…

Cela dit, nous avons été heureux de revoir Laurent (qui nous quitte bientôt, malheureusement) et Christophe, avec lequel j’entrevois des heures de plaisir dans cet établissement. Mais nous n’avons pas rencontré pas que des expats, ce soir-là, oh non! Je longe un bar avec Christophe lorsque nous sommes accostés par un Hongrois hurlant armé d’une bouteille de mousseux. (Les gens font ça, ici, se commander des bulles au bar. Faut dire que le mousseux hongrois ne coûte vraiment pas cher. More champagne!) En fait, ils sont deux compères : un discret, qui se cache au bar, et notre nouvel ami, déjà pas mal pompette. Entre son anglais et mon hongrois approximatifs, nous arrivons à comprendre qu’il est à la recherche de quelqu’un qui voudrait bien initier son compagnon aux plaisirs entre hommes… Sommes-nous intéressés? Ben… euh… c’est qui, son ami, au juste? Réponse : un gars marié et père de famille (bienvenue en Hongrie) qui veut essayer ça ce soir… Hum, comment refuser poliment tout en sirotant le verre de mousseux que notre nouvel ami remplit dès qu’on en prend une gorgée? Tout cela en tâtant les seins de tous les travestis qui passent, pour voir « s’ils sont vrais ». Bref, nous sommes médusés par ce fascinant personnage.

Devant l’insistance du recruteur, je sors tous les arguments qui me passent par la tête pour refuser gentiment. Exemple : malheureusement, les Hongrois ont la réputation d’être modestement… équipés. Qu’à cela ne tienne, notre interlocuteur ne fait ni une ni deux et entreprend de me prouver le contraire en produisant séance tenant son propre engin qui, ma foi, (bon, les enfants sont-tu couchés, là?) est presque de dimension… québécoise! Ben quoi? Je ne suis pas chauvin, mais je trouve que, côté zoune, les Québécois n’ont rien à envier à personne. De retour au bar : médusés, Christophe et moi cherchons nos mots, car notre interlocuteur attend maintenant des compliments sur la chose en démonstration, sans quoi ladite chose menace de ne pas rentrer dans sa tanière… Nous nous extasions adéquatement et proclamons que n’en n’avons jamais vu d’aussi belle et d’aussi énorme en Hongrie. Satisfait, son propriétaire la remballe, et on peut enfin hurler d’autre chose. C’est-à-dire, nous cherchons d’autres raisons de refuser le dépucelage si généreusement offert… Entre deux bustes de travestis.

Cette histoire se termine en queue… de poisson. Les deux amis sont allés aux toilettes; nous les avons attendu impatiemment en nous demandant ce qui pouvait bien se passer encore, mais ils ne sont pas revenus. Je crois que je vais y retourner samedi prochain, juste pour voir s’ils y sont encore…

mardi, janvier 09, 2007

Je collectionne le beau



Cliquez sur la photo pour voir un fabuleux diaporama de notre séjour à Dubaï

Dubaï ne figurait pas dans ma liste de lieux importants à visiter, cependant je dois avouer qu'il s'agit d'une bonne initiation à la culture arabe. Je préfère passer mes vacances dans un endroit moins construit comme le Costa Rica plutôt qu’une autre version de la Floride ou de Las Vegas. Quoique les interdits y soient nombreux, il paraît que Dubaï est un des pays musulmans les plus permissifs... ça donne une idée des autres… Voyez par vous-mêmes ce qui y est interdit, entre autres :

- les drogues : dès qu'on est pris en possession, c'est tout droit au cachot, comme dans Midnight Express, mais sans Brad Davis.
- Être pris en train de commettre un acte homosexuel : c'est 80 coups de fouet et 5 ans de prison.
- Si on est pris en train de commettre un vol, on est expulsé du pays, immédiatement et pour la vie.
- L'alcool n'est servi que dans quelques restaurants et bars (qui en profitent au maximum); dans certains émirats, c'est même interdit à la maison.

Donc, difficile d'imaginer comment ce pays qui se cherche une nouvelle vocation va faire pour attirer des hordes de touristes. Car du pétrole, il y en a à peine pour 10 ans à Dubaï.

La plupart des touristes sont de rustres Russes fortunés, que le prix d’un verre de vin bien ordinaire, à 10 $CA, ne semble pas trop déranger. Comme touristes, les Russes ne sont pas trop souriants, plutôt lourdauds, et surtout très parvenus. Il y a aussi quelques Allemands, des Français et des Britishes, la plupart en famille : il n'y a pas d'alcool, donc pas de trouble.

À part quelques autobus, les transports en commun sont inexistants à Dubaï, qui devrait se doter d’un métro en 2010. Pas grave : les voitures sont pas chères (pas de taxes), les assurances ne coûtent rien (pas de crime), et le pétrole est à moins de 50 cents le litre! Résultat : un trafic de fou et des vitesses ahurissantes, avec un taux élevé d'accidents mortels. Les gens roulent comme des débiles à 140 et plus sur des autoroutes à 8 voies. Heureusement, notre hôtel avait une navette pépère qui nous amenait aux principaux centres commerciaux (le shopping étant le sport national de Dubaï) et en ville.

Les Émiratis de souche ne représentent que 15 % à 20 % de la population globale. Parce que tout est en construction, le reste de la population est faite d’immigrants venus y travailler. Beaucoup d'Indiens du sud, de Pakistanais, de Sri Lankais, d’Iraniens… un beau mélange qui fait que les restaurants offrent de tout et de très bonne qualité. Les Émiratis ne travaillent que dans les grandes entreprises ou dans la fonction publique, environ 4 jours par semaine et plus ou moins 5 heures par jour.

Tout est construction là-bas; ils en ont pour 10-20 ans encore. Dubaï compte actuellement plus de grues en opération que l’ensemble du Canada. Les chantiers roulent 6 jours par semaine, 24 heures sur 24, donc il y a du bruit, de la poussière et des camions partout. Ce n'est pas très drôle quand on entend la bétonneuse à 3 heures du matin dans sa chambre d'hôtel.

La meilleure partie de Dubaï est sans conteste la vieille ville, qui renferme un excellent centre culturel. On peut poser toutes les questions qu'on veut à ses personnes-ressources, qui nous ont même montré ce que le joli monsieur portait sous sa longue robe blanche (un jupon et rien d’autre)!

Inutile d’ajouter que nous sommes allés visiter le vieux Dubaï souvent. On y découvre aussi des souks charmants, en fait pas mal plus charmants que les centres d'achats, et on peut enfin marcher et explorer des quartiers à pied. Sans compter tout l'aspect culturel, les minarets, les tours de ventilation, l'heure de la prière et, bien étendu, les Indiens qui marchent main dans la main. Sûrement, la plus belle partie de notre voyage, avec les excursions en nature.

Je terminerais par cette grande réplique d'Arielle Dombasle (vue à TV5 dans le rôle-titre de Sissi l’impératrice rebelle): « Je collectionne le beau. J'aime m'entourer de beauté. » Sans le savoir, Arielle nous avait donné le leitmotiv de notre voyage!

jeudi, janvier 04, 2007

Miert Dubai? Les lecteurs de poutine veulent savoir…

En arrivant en Hongrie, l’été dernier, nous savions déjà que nos prochaines vacances seraient entre nowell et le jour de l’an. Inutile de dire que les mois qui ont précédé et suivi notre départ ont été assez intenses et fatigants, tant du point de vue physique que psychologique. Par exemple, nous sommes arrivés à Budapest un dimanche matin, et Marc était censé travailler dès le lendemain. Bref, pas de pause en vue avant le temps des fêtes.

Nous savions aussi que nous serions très fatigués en décembre, et la perspective de retraverser l’Atlantique et de passer les fêtes au Québec ne nous apparaissait pas de tout repos. Il nous fallait trouver quelque chose de plus reposant, là où il serait possible de ne rien faire. Pendant ce temps, Marie-Hélène a repris contact avec nous pour nous annoncer que la tournée de Quidam l’amenait à Dubaï de décembre à février et que 1. elle passerait peut-être à Budapest pour nous voir, et 2. elle nous invitait à venir la visiter à Dubaï, si ça adonnait.

Or, ça adonnait très bien. Dubaï est exactement le genre de destination dont nous nous étions rapprochés et qu’il était maintenant possible de visiter sans trop d’effort. Donc, nous avons accepté son invitation avec enthousiasme et nous avons acheté nos billets sur les lignes aériennes tchèques, car il n’y a pas de vol direct entre Budapest et Dubaï. Dommage, car ce serait un vol direct de moins de cinq heures.

Finalement, c’est ainsi que nous nous retrouvons au Oasis Beach Towers de Dubaï, dans l’énorme suite 2103, avec Marie-Hélène et ses colocs du Cirque.

lundi, janvier 01, 2007

Bonne Année from Dubai

Pendant qu’on se souhaite la bonne année à Montréal, je vous écris ceci en déjeunant à Dubaï. Il est neuf heures du matin (minuit à YUL), Marc vient de se lever. Nous sommes dans la suite d’hôtel que Marie-Hélène partage avec trois collègues, qui dorment tous, après un party qui a fini tard. Marc et moi ne sommes pas allés. Je suis installé à la table de la salle à dîner. L’appartement ici est gigantesque : quatre chambres, six salles de bain, une salle de lavage, une cuisine énorme. Nous sommes au 21e étage, nous avons vue sur le golfe persique, comme dans ‘guerre du golfe’. Droit devant, de l’autre côté de l’eau, c’est l’Iran et l’Irak…

Dubaï est un endroit étrange, qui fait penser à Las Vegas, mais sans le sexe et l’alcool. Un énorme chantier de construction sans plaisir. Il paraît qu’entre 20 % et 25 % de toutes les grues du monde sont actuellement en utilisation ici. Et elles sont utilisées : les chantiers roulent 24 heures par jour, 7 jours par semaine. Heureusement, nous sommes au milieu d’un congé religieux de 4 jours : il y a beaucoup moins de trafic dans la ville, sinon, c’est infernal.

Il fait beau ici, mais pas très chaud : au début, 23 ou 24 degrés, maintenant, plus près de 20. Pas assez chaud pour la plage et la baignade. La plupart des gens se réfugient en maugréant au centre commercial. Moi, je ne suis plus capable d’en voir un. Ils sont énormes et très achalandés. Malheureusement, pour faire les emplettes, nous devons absolument y aller, car ils contiennent les seuls supermarchés intéressants de la ville. Mais il faut prendre une navette ou le taxi… On ne marche pas à Dubaï, du moins, pas en dehors de la plage : d’ici, les seuls endroits ou l’on peut aller à pied sont d’autres hôtels. Très décourageant.

Nous sommes allés en ville, voir les vieux quartiers. Il y a un petit peu de culture à se mettre sous la dent et des souks (marchés en plein air) occupés pour ceux qui veulent faire des achats. Hier aussi, pour voir autre chose que des tours et des centres commerciaux, nous avons fait une petite excursion dans les montagnes, qui étaient très arides, mais c’était bien de voir un peu de pays.

La semaine dernière, nous sommes restés plutôt tranquilles, car nous étions arrivés vraiment fatigués et, en plus, nous avons été malades tous les deux. D’ici notre départ, cependant, nous avons l’intention de nous promener un peu plus : demi-journées en ville, excursions plus éloignées. Maintenant que nous sommes reposés, nous avons envie d’explorer un peu. Pas facile, car tout est loin et très, très cher aussi (sommes en pleine saison touristique). Mais nous avons trouvé des choses qui nous intéressent. Cet après-midi, par exemple, nous amènerons marie-hélène en ville pour lui montrer ce que nous avons vu la dernière fois (elle n’est pas encore allée parce qu’elle travaille)

Bref, pas les vacances les plus extraordinaires de notre vie, mais une pause bien appréciée.