poutine au paprikás

mercredi, février 27, 2008

I feel the Earth move...

L’Angleterre a tremblé au cours de la nuit : petit séisme de 5,3 dont l’épicentre localisé au nord-est a été ressenti jusqu’à l’autre bout du pays (bon, 500 km plus loin, mais quand même). À la télé, ce matin, les images les plus dramatiques montraient des briques tombées sur le trottoir après la chute de cheminées chancelantes, mais pas un seul blessé. Quel émoi! Quant à nous, nous n’avons rien senti, car nous dormions comme des ours, bien au chaud à l’appart-hôtel, contrairement à la nuit précédente, sans chauffage ni eau chaude dans notre nouveau châtelet.

Hélas, avant que nous emménagions, personne ne s’était rendu compte que le chauffage ne marchait pas dans notre nouvel appartement! Ni le locataire précédent, ni le propriétaire. ‘C’est étrange’, comme disait le major Plum Pudding. Hier rimait avec misère : pendant que les trois déménageurs s’affairaient à déballer et caser nos cossins en sacrant, trois spécialistes sont venus tour à tour examiner le chauffe-eau/fournaise pour tous en venir à la même conclusion : ça ne marche pas, il faut un spécialiste. Ah ben!

Donc, retour dépité à l’appart-hôtel en attendant que quelqu’un trouve la solution. Un autre spécialiste doit passer cet après-midi; ayons confiance, il s’agit du représentant autorisé du fabricant. Nous espérons pouvoir retourner chez nous d’ici vendredi, ce qui coïnciderait avec la fin de notre réservation à l’hôtel. Je devrais peut-être nous réserver deux places au refuge municipal, juste au cas…

Hier soir, Marc et moi avons quand même fait une inspection de notre nouvelle tanière, car il fallait y prendre le nécessaire pour la nuit et des vêtements de rechange. Constat : nous avons deux fois trop d’affaires pour un espace aussi exigu. Va falloir jeter du lest. Probablement un divan ou deux, pour commencer… Et ensuite, tous les vêtements que nous ne portons plus depuis des années… (de quoi habiller Tristan pour le restant de ses jours). Autre boulet : tous les appareils électriques adaptés au courant nord-américain, mais qui ne servent à rien ici : un demi-placard de plus… (soupir)

Dans Cyberpresse, ce matin, entre les vertus de la betterave et la vente de Neverland, un petit article sur les attractions touristiques les plus populaires de Londres. En tête : le British Museum, grâce à une exposition temporaire particulièrement courue, mais dont la collection permanente est la référence dans le domaine de l’histoire et de la culture. Pas étonnant : Égypte, Grèce, Mésopotamie etc., les Anglais ont pris tout ce qui se trouvait sur leur passage. Bref, un musée très riche. Viennent ensuite le Tate, musée d’arts visuels en plusieurs établissements (Loulou, me croirais-tu si je te disais que le projet de St. Ives n’est même pas commencé?), et la Tour de Londres, ancienne citadelle/prison/place forte de la ville. Bienvenue aux amateurs d’histoire et d’art!

Dans vos prières à Saint Georges, saint patron du Canada et de l’Angleterre, veuillez demander ce qui suit :

. que le chauffage et l’eau chaude soient rétablis promptement dans notre minuscule trois-et-demi

. que l’étagère sur laquelle j’ai mis la vaisselle du dimanche (faute de place) n’ait pas été renversée par le séisme

. que je trouve quelqu’un qui acceptera de venir prendre l’énorme divan-lit qui a fait sacrer tant de déménageurs, pis l’autre aussi, tant qu’à faire… et pendant qu’on y est, que l’employeur de Marc lui paye finalement tout l’argent qu’il lui doit depuis des mois… et, s’il reste un lampion, qu’un emploi intéressant me tombe du ciel…

vendredi, février 15, 2008

Week Number Two

Depuis cinq jours, il fait un temps indécent en Angleterre : entre 12 et 15 degrés, sous un soleil éblouissant. Le mercure bat des records chaque jour. Les Anglais ne se sentent plus chez eux; ils se promènent en manches courtes et dînent en terrasse. Sous le soleil éblouissant, ils sont plus blancs que jamais…

Samedi dernier, voulant profiter du beau temps pour explorer la ville, notre ville, nous avons suivi la Tamise en amont, direction Oxford. Malgré la calvitie hivernale des arbres, le vert prédominait à 360 degrés. Déjà, les jonquilles étaient sorties et certains arbres étaient en fleurs, mais nous n’avons pas osé nous en vanter lorsque la mère de Marc s’est plainte de ne plus voir la rue de sa fenêtre, à Charlesbourg, parce que la neige devant la maison dépassait les six pieds… Tout le monde en choeur : Mon pays, ce n'est pas un pays, c'est l'hiver!

Donc, petite ballade bucolique le long de la Tamise. À Reading, on quitte le centre-ville rapidement. Quinze minutes de marche, et nous étions en semi-campagne, dans un sanctuaire de cygnes que même les avironneurs sont priés de respecter. Pour dîner, nous avons mangé un délicieux fish and chips dans un charmant resto-îlot entouré de cygnes et de plumes de toutes sortes. La carte postale. Oh, que j’ai hâte de voir ça cet été!

Avec l’aide de nos amies de l’agence de relocalisation, et après avoir révisé notre budget à la hausse, nous avons trouvé un appartement convenable pour les mononcles de luxe que nous sommes : spacieux (pour l’Angleterre – moi, j’ignore où on va mettre tout notre stock), lumineux, moderne et propre. Bref, la perle. Malheureusement, nous ne pourrons emménager que dans 12 jours, le temps de régler tous les détails administratifs (et il y en a!) et aussi de faire venir nos meubles de Hongrie, où ils sont entreposés. Je ne vous dis pas combien il faut allonger dès le départ pour couvrir le premier mois de loyer, le dépôt et les frais divers, mais on est dans les milliers de dollars… Il paraît que pour survivre en Angleterre, il faut arrêter de convertir les prix et ne plus penser qu’en pounds. Je vais m’y mettre, sinon je n’ai pas fini de faire des cauchemars. Cela dit, l’Angleterre subit les contrecoups de la crise du crédit aux États-Unis, et on nous dit que l’économie ralentit!

Il y a des choses plus faciles à régler ici, d’autres, moins. Tout ce qui touche à l’argent semble compliqué : bail et loyer, comptes de banque, services publics. Il faut faire beaucoup de démarches et payer toutes sortes d’intervenants. Ce matin, une heure et demie pour ouvrir un compte chez Vodafone… Pour la bouffe, par contre, c’est top, comme dirait Christophe! Les supermarchés contiennent des rayons et des rayons de délicieux mets préparés plus alléchants les uns que les autres. Moussaka, quiche, souper thaï complet, poulet tikka : tous les soirs, c’est la fête dans ma bouche, et mes papilles ravies me remercient d’avoir déménagé! Je me rends compte combien nous étions limités à Budapest et combien nous avons dû faire des efforts pour manger bien et varié. Ici, si nous décidions de ne plus jamais cuisiner, nous boufferions quand même comme des rois…

Dès que les détails de notre installation seront réglés, je me concentrerai sur la recherche d’un emploi. J’ai déjà envoyé deux ou trois CV, mais sans grande conviction. D’ici l’emménagement, ce n’est pas grave si je ne travaille pas, mais j’espère me trouver une occupation avant le mois de mars, car marc doit faire plusieurs voyages en mars et avril.

Samedi soir dernier, nous sommes allés dans un pub gai, tout près de notre futur logis. Pas mal de monde pour le spectacle de travestis un peu provincial auquel nous ne comprenions pas grand-chose (alcool + accents + bruit = charivari). L’endroit était assez sympathique. Bien sûr, la première personne qui nous a parlé est la grosse hétéro de la place, la (vraie) matante de tous les gais. Vous savez de qui je parle, il y en a une dans tous les bars. Elle nous avait spottés tout de suite, celle-là. C’est toujours la première à venir sniffer et nous demander qui on est. Du bien bon monde, finalement, et je crois qu’elle nous a aussi pris sous son ample aile. Il paraît qu’il y a deux autres bars. Pas très pressés de les explorer… bof, il faut garder quelques découvertes pour plus tard, non?

Voici donc nos nouvelles coordonnées :
Marc Pageau et Normand Boucher
22, The Meridian
Kenavon Drive
Reading RG1 3DG
United Kingdom

22, c’est le numéro de notre appartement.
L’immeuble, lui, n’en a pas, de numéro : c’est tellement chic que le nom suffit!

Numéro de téléphone de Normand : +44 (0) 774 756 1984
Numéro de téléphone de Marc : +44 (0) 752 567 9872
Si vous signalez de l’extérieur du R.-U., faites le 44, mais pas le 0.
Le contraire si vous êtes ici : pas le 44, mais le 0.

Vous arrivez en avion? Nous sommes tout près de l’aéroport Heathrow, et à facilement accessibles de Gatwick. Évitez Luton et Stanstead, car vous devrez traverser Londres pour nous rejoindre.
Vous arrivez en Eurostar? C’était mieux quand il s’arrêtait à la gare Waterloo, car de St. Pancras, il n’y a pas de train direct vers Reading. Les trains pour Reading partent de Paddington ou de Waterloo. Pour en savoir plus sur les trains, consultez le site Web de National Rail. Nous sommes à 10 minutes de marche de la gare de Reading.

mercredi, février 06, 2008

Douce Albion

Ce compte rendu vous parvient de la ville de Reading, où la Poutine (au Stilton?) a installé son quartier général temporaire, en attendant le permanent. Where do I start?

Commençons par Reading. Vous avez sorti vos cartes et vos atlas? Reading (200 000 âmes) se situe sur la Tamise, à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Londres. En train, on se rend à la gare de Paddington (à Londres) en 25 minutes. Il y a des gens qui font le trajet matin et soir pour aller travailler dans la capitale, mais la majorité travaillent dans le coin. Car Reading est plus qu’une banlieue dortoir : au cœur de la Silicon Valley anglaise, elle a aussi deux universités, son centre-ville animé, son centre commercial approuvé par notre expert et même son pub gai.

Marcpageau travaille à Farnborough, à une trentaine de kilomètres au sud d’ici. Il se rend au travail en train (une vingtaine de minutes). Les agentes de la firme de relocalisation nous recommandent de nous installer dans l’une des trois villes suivantes : Reading, Guildford ou Woking. La semaine dernière, j’ai fait le tour des trois en leur compagnie; Marc et moi sommes d’accord pour concentrer nos efforts sur Reading. Guildford, c’est charmant, petit et très cher; Woking, c’est plate raide; mais Reading semble juste correcte : c’est plus grand, moins cher et bien situé.

Jusqu’ici, une journée de visite d’appartements à Reading n’a rien donné d’intéressant; le seul logement convenable est beaucoup trop loin de la gare. C’est là son unique mais fatal défaut, sans quoi nous emménagerions séance tenante. Malheureusement, les appartement bien situés que j’ai visités étaient affreux, sales et petits. Conclusion : si c’est ça qu’on peut obtenir pour 800 livres par mois, il va falloir monter jusqu’à 1000 livres (2000 $). Vous trouvez ça cher? Nous aussi, mais pas autant qu’à Londres. De passage dans la capitale, en fin de semaine dernière, nous avons vu annoncés des appartements d’une seule chambre à coucher pour 500 livres PAR SEMAINE! C’est-à-dire deux fois plus cher pour deux fois plus petit. Conclusion, Reading est une véritable aubaine dans un pays où la maison moyenne coûte 200 000 livres! Pas étonnant que les Anglais s'installent partout ailleurs...

Aux ceusses qui songent à nous rendre visite : c’est vrai que ça coûte cher, l'Angleterre, alors consultez-nous avant de vos plans faire, car d'économiser il y a des manières. En couchant chez nous, par exemple, et en achetant des titres de transport pour une semaine plutôt qu’à la pièce (de l’extorsion : à Londres, un aller simple dans le métro est 4 livres – 8 $!). Cela dit, Reading est bien située : une heure de train vers Brighton et la côte sud, une heure vers Bath et les Romains, des connexions vers l’Écosse et vers les deux principaux aéroports du pays, Heathrow et Gatwick. Le charme anglais sans les désagréments de Londres.

Et, please, ne faites par l’erreur de réduire l’intérêt du pays à sa seule capitale! L’Angleterre compte une foule d’endroits intéressants. Quelques noms qui me viennent à l’esprit, comme ça : Bath, Bristol, l’Écosse, le mur d’Hadrien, Stonehenge, St Ives (demandez à Loulou), York, Manchester, Brighton, Oxford, Canterbury, Windsor et j’en passe! C’est aussi un petit pays qu’on traverse en quelques heures de train. So come on down!

Vous l’aurez deviné, depuis une semaine, nous vivons une véritable honeymoon anglaise et nous retrouvons avec bonheur une qualité de vie oubliée à Budapest : magasins, journaux, télévision, bouffe : c’est le jackpot! Oh, lire un journal intelligent le matin! Oh, la BBC! Oh, la bouffe! Je passerais mes journées chez Sainsbury’s (même pas la chaîne de supermarchés la plus haut de gamme), à saliver dans les rayons comme Laurence devant un buffet à volonté. Tant de choses appétissantes, tant de choses exotiques! Après la Hongrie, chaque souper semi-préparé que nous achetons faute de cuisine et d’ingrédients appropriés est un véritable festin! On en a pour des mois à tout essayer! Et la variété! Il n’y a que les Français qui croient encore qu’on mange mal en Angleterre. En fait, les Anglais sont en train de les doubler sur l’autoroute gastronomique et de faire d’eux les dindons de la farce à la sauge! Pas convaincus? Cliquez sur Flyzoom!