poutine au paprikás

vendredi, décembre 22, 2006

Lumière en liberté

Hier, je (Marc) suis allé voir l'équivalent hongrois du festival Montréal en lumière,une
grosse installation un peu statique de projection sur des murs d'édifices.
http://www.fenyevolucio.hu/
C'est très spatial comme style; ça se veut psychédélique, circa 1970. La bonne idée,
c'est qu'il y a un kiosque au centre avec de la musique live, du vin chaud, et les gens
peuvent porter des costumes faits sur place ainsi que se promener avec.

Bien entendu, ce n'est pas le party ben raide; c'est assez statique et on y entend plus
d’anglais que de hongrois, mais quand même c'est ce que j'ai vu de plus moderne ici.





mercredi, décembre 20, 2006

Karacsony

Ah! Voila, Noël (Karascony) et ses accomodements raisonnables, version hongroise!
Sapin

Decor commercial


Hanuka

Vin chaud



dimanche, décembre 17, 2006

Karascony caca



Pendant que Marc et Tristan ratissent le marché de Karacsony (Noël), le principal du moins, car il en a poussé sur toutes les places de la ville, j’en profite pour faire une petite mise à jour sur la visite de Tristan.

Monsieur l’ours se porte bien. C’est un vrai bonheur de l’avoir parmi nous : un rayon de soleil dans une fin d’automne plutôt moche (lire : sombre et froid). Chaque jour, il achète un produit étrange : aujourd’hui, des chips à saveur de salami, accompagnées d’un verre d’Unicum, une boisson alcoolisée et amère à base d’herbes que les Hongrois adorent. Un régal!

Nous poursuivons l’exploration des bains de la ville; aujourd’hui, nous sommes allés au Rudas, un des plus anciens établissements (construit au XVIe siècle par le pacha de Buda), magnifiquement rénové l’an dernier. Un espace très agréable, qui devient mixte les fins de semaine. Certainement un endroit que nous allons recommander à nos visiteurs.

Ensuite, nous nous sommes dirigés vers le centre-ville et le grand marché de Nowell. J’ai toffé cinq minutes, puis je suis rentré tout seul, abandonnant M et T au supplice de la foule. Mais je n’étais pas au bout de mes peines, car Moszkva tér, notre station de métro, est couverte de vendeurs de cochonneries, auxquels viennent de s’ajouter les vendeurs de sapins cette semaine. Quelle bonne idée d’aller nous réfugier dans un pays musulman pour la saison! Un endroit ensoleillé, surtout, car ici, il fait gris Europe, humide et froid.

Hier, Tristou et moi avons pris notre courage à deux mains et sommes finalement entrés au Musée de la terreur qui, comme son nom l’indique, se consacre aux deux régimes qui ont terrorisé le pays il n’y a pas si longtemps. D’abord les nazis, puis les soviétiques. Pas jojo comme sujet, mais traitement ingénieux et créatif, dans l’immeuble qui a abrité la police secrète des deux régimes. Naturellement, les cellules au sous-sol sont un peu dures à traverser, mais en sortant, nous avions l’impression d’en savoir davantage sur la Hongrie et de mieux comprendre ses habitants, surtout les plus âgés. Les gens ne nous sourient pas plus dans la rue, mais nous comprenons peut-être mieux pourquoi. Un pan difficile, mais incontournable, de l’histoire hongroise.

Petit bonheur en fin de journée : grâce à un gadget acheté au Saturn, nous avons transformé l’ordinateur en téléviseur et regardé notre première émission en famille. En l’occurrence, Taratata, un autre bonheur de retrouver une émission tant aimée jadis. Malheureusement, cette édition-ci n’était pas très brillante, et je ne suis pas certain d’aimer la nouvelle formule, toute en montages et en coupures, qui laisse peu de place aux entrevues. Mais c’était très agréable de regarder la télé dans le salon comme les gens normaux. Ensuite, petit saut chez nos seuls amis en ville, Emiel et Laurent. Mauvaise nouvelle (pour nous) : Laurent s’est trouvé un poste à Paris, il commence le 1er février.

Dernière nouvelle : faute de vendre notre appartement de la rue Berri, nous sommes sur le point de le louer. Un ami nageur de Montréal doit se loger assez rapidement, alors si tout va bien, il s’installera au 501 pour quelques mois. Tout le monde y gagne. Nous aimerions régler la question avant notre départ pour Dubai, samedi prochain; comme ça, nous passerons des vacances plus tranquilles.

dimanche, décembre 10, 2006

Monsieur l'Ours

Nous avons de la visite cette semaine : monsieur l’Ours a quitté sa tanière de la rue Sanguinet pour venir nous rendre visite. Ça fait du bien de voir un ami et d’avoir un semblant de vie sociale, car Tristan s’est fait plus d’amis en une semaine ici que nous en quatre mois!

Intéressant de partager son point de vue sur la Hongrie. Ce qu’il aime, ce qu’il trouve étrange. Il a même assisté à deux leçons de hongrois la semaine dernière, pour voir si c’est vraiment si grave que ça… Il est censé écrire ses commentaires ici même, plus tard. Nous savions à l’avance que son petit numéro d’ours charmant ne marcherait pas tellement ici, surtout avec les caissières et les vendeurs. Il s’essaie quand même, c’est plus fort que lui, mais il doit admettre que les Hongrois d’un certain âge (disons, plus de 25-30 ans) sont complètement fermés à toute communication avec un étranger. Pas les jeunes : ils sont plus spontanés, plus ouverts. Mais les plus vieux évitent les regards, ne s’engagent d’aucune façon et ne reconnaissent même pas notre présence. Pas facile pour Tristan-le-charmant…

Sa présence aide à égayer une période un peu drabe : il fait gris, quoique pas très froid, Mammut est enseveli de décorations de nowell, toutes les places publiques sont couvertes de cabanes de bois où les gens vendent toutes sortes de gugusses… À certains endroits, c’est drôle, comme au centre-ville, mais à la merveilleuse Moszkva tér, quand on veut juste se rendre au métro, c’est plus enquiquinant que sympathique.

Nous profitons de la présence de Tristou pour faire des découvertes : hier, nous sommes allés en expédition au marché chinois, une espèce souk à ciel semi-ouvert. Un dédale sans fin de conteneurs-cubicules où croulent des montagnes de cochonneries (tiens, on dirait qu’un thème émerge…) faites en Chine, de copies de jeans, de montres, de chaussures de sport, des lumières disco de nowell, et tutti quanti ad nauseam comme dirait l’autre. Après une quinzaine de minutes, on ne voit plus rien tellement tout ça finit par se ressembler. Comme dirait l’ami Guy : trop, c’est comme pas assez.

Pour se rendre à ce royaume de pacotille, il faut traverser le VIIIe arrondissement, le HoMa de Buda. Voyant l’intérêt de notre invité velu pour les quartiers populaires, j’ai offert de l’emmener dans un quartier fait d’énormes blocs appartements soviétiques. Pas tout à fait un centre touristique, mais un des vestiges les plus visibles d’une époque révolue. Le temps s’y prêtait bien : fin d’après-midi gris de décembre, la déprime. Mais même sous le soleil de midi, ces quartiers sont désolants et désolés; toutefois, des milliers de Hongrois y habitent, et c’est important d’aller faire un tour. Après le fourmillement du centre-ville, c’est la banlieue fantôme. Triste à mourir.

En soirée, mini-hazibuli chez de nouveaux amis de Tristan. Concentration d’ours assez intéressante. En fait, nous avons appris qu’il y a une rencontre hebdomadaire d’ours à laquelle nous avons été invités. Enfin, du monde! Dimanche, aujourd’hui : notre invité redemande du bain thermal… ce n’est pas le choix qui manque, et ça réchauffe un après-midi de décembre. Vraiment, un des côtés les plus appréciables de Budapest.

dimanche, décembre 03, 2006

smells like team spirit

J’aimerais pouvoir dire que tout va bien au curlingozni, mais j’ai plutôt l’impression de faire un long tour de montagnes russes qui commence à me donner mal au cœur. La semaine dernière, j’ai failli demander qu’on me débarque.

Donc, après un voyage presque agréable en France, mon équipe est revenue très motivée et a remporté un tournoi plutôt relevé ici même. Je n’ai joué qu’un seul match de ce tournoi parce que nous sommes six et que j’avais du travail cette fin de semaine-là de toute façon. Pas grave, ça m’arrangeait en fait.

Le mardi suivant, nous avons un entraînement habituel en après-midi, puis un souper de célébration en soirée. L’entraînement est une perte de temps totale : nous ne sommes que trois, et nous faisons du un-contre-un niaiseux pendant deux heures, sans rien pratiquer de précis. Perte de temps (l’après-midi y passe, avec le transport) et d’argent (environ 17 $, une fortune en Hongrie) qui pénalise ceux qui se présentent, en plus, car le tarif des glaces est fixe. Donc, à trois, c’est deux fois plus cher qu’à six. Remarquez, je croise quand même deux absents : en arrivant, Marton, qui vient de s’entraîner avec une autre équipe, et en sortant, Péter S., qui s’en vient assister à une réunion « importante ». Voyez par vous-même l’importance qu’on accorde aux entraînements…

Ce soir-là, donc, j’ai l’intention de profiter du souper et de la bonne humeur générale pour entamer une discussion sur les entraînements, que je voudrais réduire à un par semaine et cibler davantage. Rendez-vous au resto Stex Haz à 21 heures, qu’on m’a dit. Après mon cours de hongrois, je me rends au lieu-dit. Pas d’équipe dans le resto (aucune surprise, ils doivent tous être en retard), pas d’aide à la réception (aucune surprise là non plus). Qu’à cela ne tienne, je m’installe devant la porte et j’attends mes cinq coéquipiers à partir de 21 h 05. Et j’attends. L’un d’eux va bien finir arriver… Les minutes filent, mais personne ne vient. Pourtant, je suis à la bonne place… Vingt minutes plus tard (21 h 25), toujours personne : tanné de me morfondre, je rentre chez moi amer, le cœur en rogne et maudissant toute l’équipe qui se crisse de moi.

Deux jours plus tard, après avoir raté l’entraînement du jeudi, je reçois un appel de Péter, notre skip. Petit ton mielleux : il marche sur des œufs… Tant mieux, mais je suis tellement contrarié que je refuse de lui faciliter la tâche : qu’il souffre, un peu. J’apprends qu’il y a bien et un souper, mais au resto d’à côté. Tout le monde était là à l’heure, sauf lui, mais personne n’a pensé à venir me chercher. Quand Péter est finalement arrivé, vers 21 h 30, il s’est rappelé qu’il m’avait donné rendez-vous à côté et il est allé me chercher mais, ô surprise, je n’y étais plus. Sous-entendu : c’est quoi, mon problème?

Arguments de Péter :
1) Il faut toujours s’attendre à ce que les Hongrois soient en retard. Je suis trop intolérant.
2) Si j’avais eu un cellulaire, tout ça ne serait pas arrivé.

Arguments de Normand :
1. Si Péter avait été à l’heure, tout ça ne serait pas arrivé. Ça me donne quoi de savoir que quelqu’un est en retard par cellulaire, si je dois l’attendre encore? Il n’est pas moins en retard.
2. Les Hongrois sont toujours en retard? La prochaine fois, c’est ce que je répondrai aux équipes qui me font des commentaires à moi, qui suis à l’heure, parce que certains joueurs de mon équipe sont en retard et qu’on les attend pour commencer.

Outre cela, j’apprends qu’il y a un petit tournoi local de fin de saison au club, mais que mon équipe ne participera pas officiellement parce que nous ne sommes pas assez à vouloir y aller. En fait, les ceusses qui sont intéressés vont jouer avec d’autres équipes.
- Euh, c’est la première fois que j’en entends parler; j’aurais peut-être aimé ça y aller, moi aussi…
- Ouain, on a décidé ça au souper, mais comme t’étais pas là, on a décidé sans toi. Si tu veux y aller, faut que tu te débrouilles.

C’est « team » au boutte, ne trouvez-vous pas? C’est plate, mais ça donne une bonne idée de la manière dont les choses se passent chez les Jokers, qui par ailleurs ont d’excellentes chances de devenir l’équipe nationale dans quelques mois. En attendant, j’attends toujours une liste des membres de l’équipe avec leurs coordonnées…

Quant à moi, je suis rien qu’un pas-de-patience, un étranger intolérant qui doit apprendre à vivre avec les Hongrois. Entre autres, je dois me procurer un cellulaire au plus vite. Pas de prob, j’ai appris que mon équipe veut m’en offrir un pour Noël : y sont fins, hein? Je sais qu’à Rome, bla-bla-bla, mais suis-je le seul dans ce pays à croire qu’être en retard, c’est un manque de respect envers celui qui est à l’heure?

vendredi, décembre 01, 2006

air de beurk

Le dernier roman que j’ai lu est JPod, de Douglas Coupland, un brillant auteur canadien que Marc et moi suivons religieusement depuis Generation X. Au fil des ans, j’ai offert plusieurs de ses livres en cadeau, notamment Souvenir of Canada I et II à mes amis canadiens expatriés… comme moi maintenant. Coupland est sans égal pour décrire la modernité nord-américaine dans toute sa splendeur : centres commerciaux, télévision, banlieues abruties, Internet, religion, tout y passe. Bien que JPod ne soit pas, à notre avis, parmi ses meilleurs, il contient néanmoins des pages très savoureuses, notamment celles où Ethan, le personnage principal, fait une petite virée inopinée en Chine. Chaque fois qu’Ethan se déplace, il décrit le type de pollution extrême que contient l’air ambiant, et c’est vraiment très drôle. Genre : ici, on dirait qu’on a brûlé dix tonnes d’ordinateurs, du solvant à vernis et une montagne de choucroute. Du moins, c’était très drôle lorsque je l’ai lu dans un parc de Budapest, sous un ciel limpide.

Or, depuis plus d’une semaine déjà, on dirait que l’air empoisonné de Shanghai (selon Coupland) a envahi la Hongrie. Bon, je clique sur MétéoMédia (bonjour, Érika!) pour Montréal, et je vois « grésil changeant en pluie verglaçante ». Je sais parfaitement que c’est l’enfer. Mais je vois aussi que, pour demain, il y a des petits icônes de soleil. Ici, je clique sur la météo, et je lis ‘light fog forever’. Le problème, c’est qu’on ne sait plus si on est dans le brouillard, la pollution ou la poussière. Probablement toutes ces réponses. Le résultat, c’est qu’on a ce même ciel bouché et gris tous les jours depuis une semaine. Rien ne bouge : pas de lever ni de coucher de soleil, juste un ciel gris qui s’éclaire un peu le matin et redevient noir à 16 heures. Pas étonnant que les szolarium (salons de bronzage) et la palinka soient si populaires!

Le problème d’habiter un peu en hauteur, c’est qu’on a aussi vue sur les cheminées de la ville et sur tout ce qu’elles crachent dans l’air. En ce moment, parce que l’air ne bouge absolument pas, toutes ces fumées font du sur place sous notre nez. On a l’impression d’en prendre plein les poumons chaque fois qu’on respire, et c’est encore pire dans la rue, avec les émanations des vieilles Trabant tuberculeuses qui n’en finissent pas de tousser dans Budapest, toujours dans des couleurs d’une autre époque : bleu poudre, beige, orange délavé, brun caramel, vert menthe… Bref, on est sur le point de sortir avec des masques tellement l’air est nocif.

Je retire tout ce que j’ai dit sur le bon air Hongrois.