poutine au paprikás

mardi, novembre 28, 2006

saint-gervais

Moi (Normand) aussi, je suis allé faire un tour dans les Alpes la semaine dernière : à Saint-Gervais, en Savoie, tout juste au pied du mont Blanc. J’y suis allé avec mon équipe de curling pour participer à un tournoi. Plus de 1300 kilomètres de route, que nous avons parcourus en une journée (13 heures). Vive l’Europe : pour nous rendre à destination, nous avons roulé dans quatre pays : Hongrie, Autriche, Italie et France. Nous avons traversé l’Autriche à 170-180 km/h sans voir une seule voiture de police. En Italie, cependant, il y avait les bouchons (Milan, beurk!) et d’innombrables camions, alors c’est à peine si on pouvait faire du 150… Dire que moi aussi, j’aurais pu me rendre à Genève avec Easyjet pour à peu près le prix d’un plein d’essence en Italie (100 $, pour une berline Volvo)… Mais je tenais à partager la route avec mes coéquipiers, car je croyais ainsi me rapprocher d’eux. Erreur!

Les gens de Saint-Gervais ont été très sympathiques. C’était la saison morte là-bas, alors ils avaient le temps. Nous avons bu des litres de beaujolais nouveau et mangé comme des rois (surtout du fromage). Un de mes coéquipiers n’avait jamais mis les pieds en France; je crois qu’il a été agréablement surpris. Il faut dire que les Hongrois entretiennent un préjugé défavorable par rapport à la France depuis le traité de Trianon. En bref : les Hongrois se sont retrouvés parmi les vaincus de la Première Guerre mondiale. À la suite du traité de Trianon, qui redessinait les frontières de l’Europe, la grande et glorieuse Hongrie s’est retrouvée amputée des deux tiers de son territoire d’avant-guerre. Perdues la Transylvanie et la côte croate, entre autres. Ce fut le début du déclin, pour lequel les Hongrois blâment encore les Français. Bon, c’est injuste, mais c’est comme ça. Donc, il faudrait que plus de Hongrois aillent faire un petit tour en France, notamment pour apprendre ce que c’est que du bon fromage, du bon vin, du bon pain et de la bonne pâtisserie. Ce n’est pas que ces choses manquent en Hongrie, mais le pain et les pâtisseries hongrois, par exemple, ne goûtent rien.

Pour ce qui est du tournoi en soi, nous nous sommes classés cinquièmes, ce qui est respectable. Une seule défaite par un petit point marqué in extremis nous a empêché d’aller plus haut, mais dans l’ensemble, nous sommes satisfaits de notre saucisson géant et de notre vin. Un des faits marquants du voyage est que mes coéquipiers se sont rendu compte qu’il y avait parfois un gouffre entre la théorie et la pratique. En l’occurrence, lorsque je leur ai enfin demandé, quelque part en Italie, avec lequel d’entre eux j’allais partager ma chambre… En théorie, ça ne les dérange pas de jouer avec un homo, mais en pratique, lorsqu’il est question d’intimité, on se trouve vite à court de volontaires. Petit moment de panique et de gêne dans la voiture, pendant lequel je les entendais presque se dire « Pas moi, pas moi! » Finalement, il y avait une chambre supplémentaire à l’hôtel, et je l’ai prise à moi tout seul, mais je crois qu’ils ont appris une leçon quand même car, pour un moment, ils ont dû affronter une de leurs pires craintes : qu’une tapette leur voie peut-être les fesses (comme si ce n’était pas déjà arrivé avant, aux bains).

En filant vers Budapest, j’étais heureux de rentrer « che-nous ». C’est bon signe, non?

Cette fin de semaine-ci, autre tournoi de curling, mais ici même à Budapest. Je n’ai joué qu’un seul match parce que je devais travailler. Pas grave, nous sommes maintenant six joueurs pour quatre positions. C’était un tournoi plus relevé que les précédents, car il fallait se classer à l’avance pour y participer. Qu’à cela ne tienne, nous l’avons remporté! Célébrations mardi soir.

vendredi, novembre 24, 2006

Bank szamlat



Vous qui haïssez les banques, vous tous qui maudissez le cartel des banques canadiennes, oui, oui vous là, je sens que vous piqueriez une crise pas à peu près ici, à Budapest.

On va jouer aux comparaisons. Disons que Normand reçoit un chèque d’un de ses clients canadiens. Rien de plus simple, me direz vous, pour qu’un ami ou un membre de sa famille dépose le chèque en question dans le compte de Normand. Il s’agit d’une opération courante dans nos chères Caisses Pop. Et si le client de Normand est gentil, il dépose lui-même l’argent dans le compte de Normand à n’importe quelle Caisse.

Bref, on s’entend : faire un dépôt dans une banque, il n’y a rien de plus simple.

Eh bien, tenez-vous bien, car les Hongrois on réussi à compliquer même cela. Sur le scan que vous voyez, il s’agit bel et bien d’un bordereau de dépôt. Je pense que la dernière fois que j’ai vu cela, je devais avoir 10 ans. Donc, ici il n’y a pas de dépôt en argent liquide aux guichets automatiques. Premièrement, ils n’en voient pas l’utilité, parce que tout le monde utilise les transferts bancaires. Donc, déjà là, on reste estomaqué, pas de petite enveloppe dans les guichets automatiques, c’est propre mais pas pratique.

Faut donc se rendre à la banque de notre choix, la mienne étant CITI parce que je croyais qu’il s’agissait d’une banque internationale, donc qu’en principe le personnel parlerait un minimum d’anglais. Je ne fus pas même pas surpris de voir qu’à peu près personne n’y parlait anglais, nous sommes en Hongrie quand même. On m’accueille plutôt bizarrement ce matin-là, je ne comprends pas trop (mon hongrois progresse à petits pas) mais tout le monde semble inquiet et pressé. Donc, après quelque minute, la seule personne qui parle anglais vient me confirmer mes craintes, la banque ne fonctionne pas aujourd’hui. En fait, pire que ça, le système informatique de la banque est brisé, donc je ne peux pas faire mon dépôt. Elle m’explique le chemin à suivre pour me rendre a l’autre succursale, située à au moins une demi-heure de là, et en plus elle n’est pas trop sûre du chemin et des autobus à prendre… Je souris et je laisse faire la suggestion; je ne suis quand même pas si fou que ça.

Mais avant de partir, mon regard porte sur les feuillets dans l’entrée, et c’est la que je découvre les fameux bordereaux de dépôt. Je vous le reproduis ici dans sa forme originale. Vous remarquerez entre autres que non seulement on me demande le nom de ma mère (allô les poussinots, les poussinettes), mais aussi la raison de mon dépôt ! Faut le faire, je vous rappelle que la raison des manifestations en Hongrie est que le pays est en faillite.

Bref, un autre exemple de simplicité en Hongrie, preuve à l’appui.

mercredi, novembre 22, 2006

Svájci



Cliquez sur cette image et vous aurez droit à d'autres photos de mon périple en Suisse.

Le week-end dernier, Normand était au mont Blanc, et Marc était en Suisse. Les deux cotés des Alpes étaient visités par nous en même temps. Moi, j'allais rendre visite a mes amis de Montréal, et Normand était en compétition de curling.

Ceux d'entre vous qui connaissez bien Jen, Ricardo et Anna-Maria savez aussi que ces ex-collègues de Montréal sont maintenant tous en Suisse, par un heureux hasard. J'en ai donc profité pour faire la fête avec la gang. Jean-François Panisset étais aussi à Lausanne par hasard, en visite chez Ricardo. C'était donc une grosse gang de Discreet/Autodesk qui s'est ramassé à manger de la fondue jusqu'aux petites heures du matin. En plus, il y avait les blondes et les chums de tout le monde, donc beaucoup d'atmosphère.

J'ai vu les appartements de tout le monde : celui d'Anna à Neuchâtel et ceux de Jen et de Ricardo à Lausanne. Je suis allé dans les montagnes et j'en ai profité pour manger (enfin!) d'excellentes pâtisseries. En plus, la FNAC, qui est l'équivalent européen d'Archambault, a un comptoir à Lausanne, donc beaucoup de disques et de livres en français à acheter. Pour notre prochaine visite en Suisse, on pense peut-être à un week-end de ski, avis à tous ceux que ça pourrait tenter.

Bref, c'était un petit week-end de rêve. Merci, easyJet!

Normand ajoute : de l'autre côté du mont Blanc, entouré de montagnes fabuleuses, j'ai passé une excellente fin de semaine à jouer au curling imbibé de beaujolais nouveau. Tout ça dans le charmant village de Saint-Gervais, qui compte le plus important club de curling en France métropolitaine ainsi que des gens bien sympathiques. Notre équipe s'est classée cinquième. Nos prix : du vin et du saucisson (le commanditaire vend des jambons!). Le seul hic : nous y sommes allés en voiture, ce qui fait 1300 km d'une traite. Ça va pas mal quand on roule à 170 sur les autoroutes autrichiennes (avec la pluie et les cellulaires au volant, faut quand même avoir les nerfs solides), mais pris dans les bouchons à Milan, on trouve ça moins drôle. Je crois que ce sera easyJet pour moi aussi, la prochaine fois.

lundi, novembre 13, 2006

mots dits hongrois

Mots magyars

J’ai pris en note de jolis mots hongrois afin de les partager avec vous, mais une partie de leur beauté réside dans leur prononciation. Le problème, c’est que les lecteurs de ce blogue ne connaissent pas nécessairement les règles de la prononciation hongroise. Bonne nouvelle : comme en espagnol, il y a une correspondance directe entre la graphie et la prononciation! Ça vous en fait une belle jambe, hein? Je me demande si je devrais 1) vous écrire les lettres hongroises et leurs équivalent en français ou 2) les transcrire en alphabet phonétique… mais je me dis que certains de nos lecteurs n’ont peut-être pas appris l’alphabet phonétique international à la petite école, alors je vais faire une transcription sonore. En passant, certains accents sont absents de mon clavier, je compte sur la compréhension de nos amis hongrois. (À classer sous la section CAUCHEMAR : un clavier hongrois. Je n’en dis pas plus, je sais que les traducteurs parmi vous sont déjà horrifiés.) En gras = accent tonique = allonger syllabe.

Au palmarès cette semaine (traductions approximatives) :

Szépségszalon sépchégsalonne salon de beauté
Fogszakorvosok fogsakorvochok orthodontistes
Szállásfoglalás sallachfoglolach réservation de logement
Repülöjegyek rèpuleuyèdièk billets d’avion
Kiskereskedés kichekèrèskèdés vente au détail
Levélküldemények lèvélkuldèménièk une lettre (dixit notre prof.)
Ügyfélszolgálat udyifèlsolgalot service à la clientèle
Ertekesitesi èrtèkèchitèchi en vente
Reklámfelületek rèklamfèlulètèk espace publicitaire
Termeszetgyógyászat tèrmèsètdjodiazot naturopathie
Bevásárlóközpont bèvacharlokeuzponte centre d’achats
Hútöszekrények huteusèkrénièk frigos
Cipöfúzö tsipeufuzeu lacets
Kerti túrpe kèrti turpè nain de jardin

mardi, novembre 07, 2006

Eh bain!



Après l’Islande et le Japon, la Hongrie possède le plus grand nombre de sources thermales du monde. Lorsqu’ils occupaient le territoire, les Romains ont construit des thermes autour des sources qu’ils y ont trouvées; on peut voir les ruines de certains de ces établissements dans le vieux Buda. Les plus anciens bains qui nous restent aujourd’hui ont été construits par les Turcs pendant leur occupation, au XVIe siècle, pour des raisons d’hygiène. Presque 500 ans, quand même… Aujourd’hui, une dizaine de bains thermaux sont en exploitation à Budapest : tous du côté de Buda, sauf le célèbre Szechenyi. Il y en a pour tous les goûts : des luxueux, des splendides, des délabrés et des très vieux. En général, luxueux et splendide = cher = pour les touristes.

Pour vraiment expérimenter Budapest, une visite aux bains est incontournable, car ceux-ci font partie intégrante de la culture hongroise. Trois bains séparent encore les hommes et les femmes, soit en les accueillant à des jours différents, soit dans des locaux séparés. Jusqu’à maintenant, je suis allé dans trois bains, les plus connus. Et la semaine dernière, j’ai finalement convaincu marc pageau d’aller faire un tour lui aussi.

Nous sommes allés au Gellert, un endroit qui attire presque exclusivement des touristes en raison de ses prix élevés. Il faut dire aussi que les endroit fréquentés par les Hongrois ne sont pas toujours très accueillants, surtout si on ne connaît pas le mode d’emploi. En fait, je pense que c’est fait exprès pour les Hongrois qui veulent rester entre eux. Comme les autres, le Kiraly, tout près de chez nous, a longtemps appartenu au gouvernement. Au mur : affiches en hongrois, en allemand et en russe (selon l’occupation du moment), mais pas en anglais. Et ne comptez pas sur le personnel pour vous aider en anglais. Comme dans la plupart des établissements du secteur des « services » (p. ex., le #%&! de disquaire en face, où je vais bientôt poser une bombe), les préposés ne parlent pas un traître mot d’anglais et ont tendance à disparaître si on le leur demande. S’ils sont bien disposés ce jour-là, ils pointeront peut-être le doigt dans la bonne direction. C’est votre jour de chance!

Bref, les bains pour touristes sont moins fréquentés par les Hongrois, mais au moins, on peut compter sur un peu d’aide de la part du personnel. Donc, nous sommes allés au Gellert, qui comporte également un magnifique hôtel de style jugendstil. Le Gellert a des pièces communes pour les hommes et les femmes (piscines intérieures et extérieures), mais aussi des bassins séparés. Pour accéder aux piscines communes, il faut porter un maillot de bain, bien sûr, mais si on demeure dans les bassins pour hommes, on peut porter un drôle de petit tablier de toile remis au vestiaire. Finis les jours où on pouvait batifoler à poil; maintenant il faut enfiler le petit tablier. Sauf que la plupart des clients s’en moquent et portent le tablier n’importe comment, dont à l’envers : ça cache le derrière, mais pas le devant… allez comprendre…

Quoi qu’il en soit, ça faisait du bien de tremper dans l’eau chaude par une journée un peu froide. Et non, pas de tablier pour nous, puisque nous avions nos maillots. Nous sommes sortis ratatinés comme des pruneaux, mais satisfaits de notre première visite officielle dans un bain hongrois. Toutefois, pour une expérience vraiment hongroise, nous devrons aller dans un bain fréquenté par des Hongrois. Le Kiraly est tout près, mais les installations ont été longtemps négligées, et malgré l’intérêt historique et architectural, il offre une expérience assez limitée. Le Rudas, par contre, a été refait l’an dernier à grands frais : il paraît qu’il est beau, propre, et qu’il offre une espèce de bain de nuit la fin de semaine. Je pense que ce sera le prochain sur notre liste.

dimanche, novembre 05, 2006

L’affaire est dans le sac



Cette semaine, nous avons reçu notre premier visiteur de Montréal : Michel Rioux, avec lequel nous sommes allés au Japon. Comme Michel avait déjà passé quelques jours à Budapest dans les années 90, il connaissait déjà les principaux attraits touristiques de la ville. Nous avons donc exploré les attraits « secondaires » de la ville, c’est-à-dire que nous nous sommes promenés pendant de longues heures dans les rues de Budapest.

Depuis notre emménagement, nous tentons de régler l’épineuse question du lit des invités. Sur la rue Berri, nous le savons, le divan-lit que nous proposions à nos hôtes n’était pas des plus confortables. À Budapest, cependant, nos invités vont rester chez nous plus longtemps, alors nous voulons leur offrir un lit plus invitant, tout cela dans la pièce qui sert également de bureau. Donc, difficulté.

Notre solution : un lit gonflable « comme à la télé »! Vous avez vu les infopubs? C’est pareil, sauf que notre modèle est muni d’une fiche européenne. Mais tout n’est pas si simple en Hongrie. Après des semaines d’attente, le premier distributeur nous a annoncé qu’il était en rupture de stock jusqu’en décembre, au moins. Le deuxième distributeur devait nous aviser à l’avance du jour et de l’heure de la livraison, mais comme nous n’avions pas de nouvelles, nous désespérions de recevoir le lit à temps pour l’arrivée de Michel. En fait, nous avons dû sortir à contrecoeur le damné matelas du vieux divan-lit pour le séjour de Michel.

Mais un jour que Michel et moi rentrions d’une petite promenade matinale, quelle ne fut pas notre surprise de croiser dans l’entrée de l’immeuble un livreur qui me cherchait (avec une adresse incomplète) pour me remettre notre lit gonflable. On peut dire que Michel a terminé son séjour de belle façon… et je ne parle pas de sa dernière soirée dans les bars olé olé de Budapest (un lundi soir…). Vous pouvez voir les résultats sur la photo.

Ami visiteur, ton lit t’attend (en 150 secondes!) à Budapest!