saint-gervais
Moi (Normand) aussi, je suis allé faire un tour dans les Alpes la semaine dernière : à Saint-Gervais, en Savoie, tout juste au pied du mont Blanc. J’y suis allé avec mon équipe de curling pour participer à un tournoi. Plus de 1300 kilomètres de route, que nous avons parcourus en une journée (13 heures). Vive l’Europe : pour nous rendre à destination, nous avons roulé dans quatre pays : Hongrie, Autriche, Italie et France. Nous avons traversé l’Autriche à 170-180 km/h sans voir une seule voiture de police. En Italie, cependant, il y avait les bouchons (Milan, beurk!) et d’innombrables camions, alors c’est à peine si on pouvait faire du 150… Dire que moi aussi, j’aurais pu me rendre à Genève avec Easyjet pour à peu près le prix d’un plein d’essence en Italie (100 $, pour une berline Volvo)… Mais je tenais à partager la route avec mes coéquipiers, car je croyais ainsi me rapprocher d’eux. Erreur!
Les gens de Saint-Gervais ont été très sympathiques. C’était la saison morte là-bas, alors ils avaient le temps. Nous avons bu des litres de beaujolais nouveau et mangé comme des rois (surtout du fromage). Un de mes coéquipiers n’avait jamais mis les pieds en France; je crois qu’il a été agréablement surpris. Il faut dire que les Hongrois entretiennent un préjugé défavorable par rapport à la France depuis le traité de Trianon. En bref : les Hongrois se sont retrouvés parmi les vaincus de la Première Guerre mondiale. À la suite du traité de Trianon, qui redessinait les frontières de l’Europe, la grande et glorieuse Hongrie s’est retrouvée amputée des deux tiers de son territoire d’avant-guerre. Perdues la Transylvanie et la côte croate, entre autres. Ce fut le début du déclin, pour lequel les Hongrois blâment encore les Français. Bon, c’est injuste, mais c’est comme ça. Donc, il faudrait que plus de Hongrois aillent faire un petit tour en France, notamment pour apprendre ce que c’est que du bon fromage, du bon vin, du bon pain et de la bonne pâtisserie. Ce n’est pas que ces choses manquent en Hongrie, mais le pain et les pâtisseries hongrois, par exemple, ne goûtent rien.
Pour ce qui est du tournoi en soi, nous nous sommes classés cinquièmes, ce qui est respectable. Une seule défaite par un petit point marqué in extremis nous a empêché d’aller plus haut, mais dans l’ensemble, nous sommes satisfaits de notre saucisson géant et de notre vin. Un des faits marquants du voyage est que mes coéquipiers se sont rendu compte qu’il y avait parfois un gouffre entre la théorie et la pratique. En l’occurrence, lorsque je leur ai enfin demandé, quelque part en Italie, avec lequel d’entre eux j’allais partager ma chambre… En théorie, ça ne les dérange pas de jouer avec un homo, mais en pratique, lorsqu’il est question d’intimité, on se trouve vite à court de volontaires. Petit moment de panique et de gêne dans la voiture, pendant lequel je les entendais presque se dire « Pas moi, pas moi! » Finalement, il y avait une chambre supplémentaire à l’hôtel, et je l’ai prise à moi tout seul, mais je crois qu’ils ont appris une leçon quand même car, pour un moment, ils ont dû affronter une de leurs pires craintes : qu’une tapette leur voie peut-être les fesses (comme si ce n’était pas déjà arrivé avant, aux bains).
En filant vers Budapest, j’étais heureux de rentrer « che-nous ». C’est bon signe, non?
Cette fin de semaine-ci, autre tournoi de curling, mais ici même à Budapest. Je n’ai joué qu’un seul match parce que je devais travailler. Pas grave, nous sommes maintenant six joueurs pour quatre positions. C’était un tournoi plus relevé que les précédents, car il fallait se classer à l’avance pour y participer. Qu’à cela ne tienne, nous l’avons remporté! Célébrations mardi soir.
Les gens de Saint-Gervais ont été très sympathiques. C’était la saison morte là-bas, alors ils avaient le temps. Nous avons bu des litres de beaujolais nouveau et mangé comme des rois (surtout du fromage). Un de mes coéquipiers n’avait jamais mis les pieds en France; je crois qu’il a été agréablement surpris. Il faut dire que les Hongrois entretiennent un préjugé défavorable par rapport à la France depuis le traité de Trianon. En bref : les Hongrois se sont retrouvés parmi les vaincus de la Première Guerre mondiale. À la suite du traité de Trianon, qui redessinait les frontières de l’Europe, la grande et glorieuse Hongrie s’est retrouvée amputée des deux tiers de son territoire d’avant-guerre. Perdues la Transylvanie et la côte croate, entre autres. Ce fut le début du déclin, pour lequel les Hongrois blâment encore les Français. Bon, c’est injuste, mais c’est comme ça. Donc, il faudrait que plus de Hongrois aillent faire un petit tour en France, notamment pour apprendre ce que c’est que du bon fromage, du bon vin, du bon pain et de la bonne pâtisserie. Ce n’est pas que ces choses manquent en Hongrie, mais le pain et les pâtisseries hongrois, par exemple, ne goûtent rien.
Pour ce qui est du tournoi en soi, nous nous sommes classés cinquièmes, ce qui est respectable. Une seule défaite par un petit point marqué in extremis nous a empêché d’aller plus haut, mais dans l’ensemble, nous sommes satisfaits de notre saucisson géant et de notre vin. Un des faits marquants du voyage est que mes coéquipiers se sont rendu compte qu’il y avait parfois un gouffre entre la théorie et la pratique. En l’occurrence, lorsque je leur ai enfin demandé, quelque part en Italie, avec lequel d’entre eux j’allais partager ma chambre… En théorie, ça ne les dérange pas de jouer avec un homo, mais en pratique, lorsqu’il est question d’intimité, on se trouve vite à court de volontaires. Petit moment de panique et de gêne dans la voiture, pendant lequel je les entendais presque se dire « Pas moi, pas moi! » Finalement, il y avait une chambre supplémentaire à l’hôtel, et je l’ai prise à moi tout seul, mais je crois qu’ils ont appris une leçon quand même car, pour un moment, ils ont dû affronter une de leurs pires craintes : qu’une tapette leur voie peut-être les fesses (comme si ce n’était pas déjà arrivé avant, aux bains).
En filant vers Budapest, j’étais heureux de rentrer « che-nous ». C’est bon signe, non?
Cette fin de semaine-ci, autre tournoi de curling, mais ici même à Budapest. Je n’ai joué qu’un seul match parce que je devais travailler. Pas grave, nous sommes maintenant six joueurs pour quatre positions. C’était un tournoi plus relevé que les précédents, car il fallait se classer à l’avance pour y participer. Qu’à cela ne tienne, nous l’avons remporté! Célébrations mardi soir.